Après des mois de détente, la remontée des taux obligataires a été très violente en une semaine, le 10 ans français passant par exemple de 0,4% à 1%. Des répercussions sont à attendre sur les taux immobiliers.
La remontée des taux obligataires européens a encore accéléré ce jeudi, en particulier en Allemagne et en France. En France, l'OAT 10 ans est revenu sur les 1% contre 0,81% mercredi et 0,4% en début de semaine dernière. La barre des 1% n'avait plus été observée depuis le 9 décembre 2014 sur le 10 ans français.
Fin du mouvement de baisse ?
Comme nous l’évoquions cette semaine, cette brusque remontée du taux de refinancement des banques va forcément les alerter et a de grandes chances de mettre fin au mouvement de baisse des taux immobiliers qu’elles proposent aux emprunteurs. Si la tension sur l’OAT devait se poursuivre, une remontée des taux immobiliers n’est d’ailleurs pas à exclure même si la marge des banques reste pour l’instant confortable sur le crédit immobilier. Les comptes des établissements français au premier trimestre 2015 en témoignent d’ailleurs avec l’exemple de la Société Générale qui indiquait cette semaine que la hausse de sa marge sur crédits et des encours de dépôts a compensé les effets des taux bas.
Risque limité à court terme
Pour le courtier en emprunts immobiliers Vousfinancer.com, le risque paraît toutefois limité à court terme. «Même si la tendance à la hausse de l’OAT 10 ans se confirme, les taux de crédit immobilier ne devraient pas remonter brutalement et dans l’immédiat pour autant : aucune banque ne voudra être la première à relever ses taux de crédit, et si remontée il y a, celle-ci devrait être progressive», analyse Jérôme Robin, Président et fondateur de Vousfinancer.com.
Pour le concurrent Empruntis, cette remontée de l'OAT, si elle persiste, aurait en premier lieu des impacts sur le niveau de décotes appliquées en fonction du profil des emprunteurs. Sandrine Allonier, responsable des relations banque de Vousfinancer.com, évoque la possibilité d’une remontée des taux de 0,10 à 0,30 point d’ici à septembre, à 2,50%-2,60% en moyenne sur 20 ans. «Mais ces taux resteraient historiquement bas et à un niveau bien inférieur à ce qu’on pouvait obtenir il y a un an», souligne Sandrine Allonier.
