Edmond de Rothschild anticipe une correction des prix de l’immobilier qui ne dépasserait pas 4%

Edmond de Rothschild anticipe une correction des prix de l’immobilier qui ne dépasserait pas 4%
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La banque d’investissement estime que l’impact sur les prix résidentiels serait retardé et atténué par les plans de soutien économique des états et les politiques monétaires accommodantes.

Edmond de Rothschild anticipe une correction des prix de l’immobilier qui ne dépasserait pas 4%
Crédit photo © EPA ORSA

On le voit bien en France : les effets de la crise du Covid-19 sur le marché immobilier résidentiel ne sont encore que très modérés. La baisse des volumes de ventes est principalement liée aux transactions perdues ou reportées pendant les deux périodes de confinement, sans conséquences encore très significatives sur les prix même si cela a globalement stoppé la hausse dans les grandes métropoles.

Une situation similaire en Europe

Comme le montre une étude de la banque Edmond de Rothschild, la situation semble similaire dans les autres pays européens où les prix ont jusqu’à présent continué à progresser malgré des volumes de transaction en baisse et des arrêts dans la construction au printemps. L’équipe de recherche économique de la banque d’investissement estime toutefois que la dynamique générale devrait se modérer au cours des prochains trimestres, ce qui conduirait à des baisses de prix dans certains pays.

Edmond de Rothschild rappelle tout d’abord qu’il est souvent constaté un délai compris entre 3 et 12 mois avant qu’un choc économique soit transmis au marché immobilier. Les répercussions d’une contraction économique, en particulier à travers la confiance et les choix des ménages, ainsi que par le marché de l’emploi, n’est en effet pas immédiat, d’autant que les prix proposés par les acheteurs baissent plus rapidement que ceux souhaités par les vendeurs.

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Les plans de soutien retardent l’impact

La banque d’investissement estime par ailleurs que l’impact sur les prix résidentiels serait retardé et atténué par les plans de soutien économique des états et les politiques monétaires accommodantes. Une composante particulièrement marquée en France d’ailleurs, notamment avec les mesures de chômage partiel qui ont préservé le pouvoir d’achat d’une bonne partie des ménages. Indirectement, ces politiques monétaires accommodantes maintiennent aussi des taux d’emprunt très bas. En France, le durcissement des conditions d’octroi des crédits par les banques est par contre un élément négatif à prendre en compte.

« De manière générale, nous nous attendons à ce que la progression des prix résidentiels ralentisse dans tous les pays, jusqu’à se contracter légèrement dans certains d’entre eux, pour atteindre un point bas entre le premier trimestre 2021 et la fin de 2021, avant de pouvoir commencer à se rétablir », indique Jean-Christophe Delfim, l’économiste en charge des marchés immobiliers chez Edmond de Rothschild.

Légère contraction en France

Pour la France, il estime que les prix pourraient se corriger légèrement au cours des prochains trimestres, sans aller jusqu’à plus de -4%. Jean-Christophe Delfim pointe au passage des signaux de surchauffe à Paris mais observe une dynamique qui semble encore positive dans des villes comme Strasbourg, Nantes et Rennes où les prix restent attractifs en ne dépassant pas 3.500 € le m² en moyenne.

S’agissant des autres pays européens, c’est en Allemagne que Edmond de Rothschild voit la dynamique du marché de l’immobilier résidentiel rester la plus robuste au cours des prochains trimestres. A l'inverse, avec le contexte économique le plus dégradé de la zone, l’Espagne pourrait voir ses prix se contracter de 2% à 5% au cours des prochains mois.

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