Selon l’association, les assureurs réalisent 40% à 50% de marge sur ces contrats liés à un prêt immobilier. Elle demande donc un dispositif autorisant la résiliation annuelle des assurances-emprunteur
L’assurance-emprunteur est un marché très rentable, trop rentable même d’après l’UFC-Que Choisir. Dans une présentation publiée ce mardi, l’association estime entre 40% et 50% la marge des assureurs sur ces contrats couvrant un prêt immobilier. Dans le détail, près de la moitié des marges engrangées (45%) est captée durant les 5 premières années du contrat.
Plus significatif encore, tous les segments du marché sont rentables d’après l’UFC-Que Choisir. Les jeunes sont les plus rémunérateurs (69% de marge) mais en dépit de risques a priori plus élevés, les seniors demeurent eux aussi profitables (27% de marge).
Jusqu’à 44% de commissions
L’association dénonce notamment le coût des commissions attribuées aux distributeurs, déjà pointé par un rapport de l’IGF. Les distributeurs récupèrent en effet en commissions jusqu’à 44% des primes versées.
Pour expliquer ce phénomène, l’UFC-Que Choisir met en avant le manque de concurrence dans le secteur. Elle estime que les banques jouent sur les délais pour imposer leur assurance au moment de la signature d’un prêt immobilier. Conséquence : les 9 premiers acteurs du secteur (tous liés à une banque) captent 73% du marché. Trois d’entre eux réalisent même 57% du chiffre d’affaires du secteur.
Le gouvernement ne va pas assez loin
Alors que s’ouvre la dernière étape de la discussion du projet de loi consommation, l’UFC-Que Choisir appelle donc les parlementaires à agir. Le gouvernement souhaite déjà que le client puisse changer d’assurance-emprunteur pendant un an après la signature de son prêt immobilier. Mais l’association juge cela insuffisant. Elle souhaite que les assurés disposent à l’avenir d’un droit de résiliation annuel et que soit interdite la facturation de frais de substitution, afin d’accroître la concurrence.
Quant aux risques de déstabilisation évoqués par certains, elle les rejette estimant que les marges réalisées laissent aux assureurs une belle latitude.