2017, encore une belle année immobilière si les vendeurs ne sont pas trop gourmands !

2017, encore une belle année immobilière si les vendeurs ne sont pas trop gourmands !

Après une année 2016 exceptionnelle qui aura vu les volumes de transactions atteindre un record depuis le boom immobilier des années 2000-2007, l’évolution des taux et le comportement des vendeurs sont les éléments à surveiller…

2017, encore une belle année immobilière si les vendeurs ne sont pas trop gourmands !
Crédit photo © Sotheby's International Realty

2016 restera une année exceptionnelle dans l’immobilier. Les bilans annuels des grands réseaux d’agences immobilières confirment en chiffres toute la portée de la baisse inédite des taux d’emprunts. De taux qui n’ont fait que baisser de janvier à novembre 2016 pour perdre au total environ 1% par rapport à des niveaux qui étaient déjà bas fin 2015. Cette baisse des taux a servi ou a déclenché de nombreux achats. Ceux qui étaient déjà finançables en ont profité pour acheter plus grand. Les investisseurs sont revenus. Les primo-accédants ont été plus nombreux, notamment ceux qui sont devenus éligibles à un emprunt bancaire grâce à des taux au plancher. Dans le réseau Century 21 (plus de 800 agences en France), 20% de nouveaux clients sont par exemple apparus, autant d’acquéreurs resolvabilisés qui ne pouvaient pas devenir propriétaires lorsque les taux étaient plus hauts. «En théorie, avec une mensualité de remboursement de 1 000 € par mois,  on peut acheter aujourd’hui dans 70% des régions françaises sans apport», résume le patron de Century 21, Laurent Vimont.

Les investisseurs et les seniors de retour

L’an dernier, les délais de vente se sont encore améliorés, ce qui a contribué à atteindre des volumes de transactions record, probablement entre 850 000 et 900 000, ce qui dépasserait les chiffres du boom immobilier des années 2000-2007. Malgré tous les freins qui ont pu être cités pour l’investissement locatif dans l’ancien, les investisseurs sont quand même revenus, profitant aussi d’un meilleur effet de levier grâce à des taux parfois proches de 1%. Dans les 450 agences du réseau Guy Hoquet comme dans celui de Century 21, les investisseurs ont représenté 18% des acquisitions 2016. Cette proportion a même doublé chez Guy Hoquet par rapport à 2015 ! Quelques zones d’ombres tout de même, une partie des jeunes qui ne bénéficient pas du sésame d’un contrat de travail à durée indéterminée (CDI) ne peuvent toujours pas devenir propriétaires. D’après les chiffres de Century 21, les +de 60 ans sont d’ailleurs aussi nombreux à acheter que les moins de 30 ans, voire même nettement plus nombreux dans certaines régions comme Paris et Marseille.

Tensions sur les prix de vente

Chez Century 21, l’écart moyen entre les prix de mise en vente et les prix signés, ce qui correspond à la négociation, est passé l’an dernier sous les 5%. Si les acheteurs ont pu capter la quasi-totalité de la baisse des taux, c’est donc parce que les vendeurs sont restés raisonnables sur leurs prix de mise en vente. En tout cas jusqu’à ces derniers mois puisque l’essentiel des hausses de prix a été enregistré au dernier trimestre 2016. Au final, ces hausses de prix sont encore très mesurées en 2016, de +1% à +2% en moyenne au niveau national à part dans certaines agglomérations dynamiques comme Lyon et Paris où la progression semble plus proche de +5%. A cet égard, l’attitude des vendeurs en 2017 sera un des facteurs déterminant l’évolution du marché. S’ils ont tendance à fixer leurs prix en espérant de nouvelles hausses, la fluidité du marché pourrait se détériorer sachant que la baisse des taux est terminée, avec déjà 0,2% de repris depuis les plus bas de novembre 2016 (on emprunte aujourd’hui autour de 1,7% en moyenne sur 20 ans). Laurent Vimont parle d’ailleurs déjà d’une «crispation des volumes» observée fin 2016 en liaison avec la remontée des prix. «Les prix de mise en vente sur novembre et décembre 2016 reflètent déjà une gourmandise de la part des vendeurs, dont les prétentions financières anticipent une augmentation supérieure à la réalité des prix de l’immobilier», analyse aussi Fabrice Abraham, Directeur Général du réseau Guy Hoquet.

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2017

Pour 2017, il faudra bien sûr suivre de près l’évolution des taux d’emprunts qui restent pour l’instant très attractifs. Avec le scénario d’une remontée progressive et étalée ne dépassant pas 0,5%, Laurent Vimont pense que les prix pourraient remonter encore de 1% à 2% avec des volumes probablement moins dynamiques. «Si les taux n’augmentent pas de manière à désolvabiliser les acquéreurs, on peut penser que 2017 s’inscrira dans la tendance de 2016, même si la période pré-électorale porte en elle le risque de créer quelques turbulences», ajoute Fabrice Abraham. Mais d’après lui, l’augmentation des taux d’intérêt, même légère, pourrait réduire le volume des transactions en 2017, «si cette augmentation cohabitait avec des prétentions financières exagérées de la part de vendeurs prenant cette parenthèse enchantée du marché comme une embellie durable et profitable».

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