« Préparer sa retraite et être acteur pour financer la reprise, le propre du PER »

« Préparer sa retraite et être acteur pour financer la reprise, le propre du PER »

Stellane Cohen, directrice générale d’Altaprofits.

« Préparer sa retraite et être acteur pour financer la reprise, le propre du PER »
Crédit photo © Altaprofits

C’est paradoxal, les Français sont inquiets pour leur retraite mais ils n’épargnent pas pour autant. 84 % d’entre eux craignent de manquer d’argent, seuls 17 % des actifs épargnent régulièrement en vue de leur retraite (1). Le patrimoine retraite des Français (régime par répartition) n’est pas suffisant. Né de la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), le Plan d’épargne retraite (PER) ne vient pas s’opposer à la retraite par répartition mais la compléter. Il doit devenir le compartiment retraite par capitalisation du patrimoine retraite que chaque Français construit dès son entrée dans la vie active et la notion du temps est indissociable de cette construction.

Dans le doute, les Français épargnent ; ils l’ont fait récemment de façon massive puisqu’ils viennent d’accumuler 75 milliards d’euros d’épargne de précaution non rémunérée en seize semaines de confinement-déconfinement selon l'OFCE. Or en 2020, il n’y a plus de doute à avoir pour sa retraite : il faut la préparer ! En orientant au moins une partie de leur argent disponible vers un PER, les Français amélioreront leur niveau de vie de futurs retraités et ils financeront les entreprises dans une France post-confinement qui a d’ailleurs grandement besoin d’une épargne longue aiguillée vers elles. Si le PER apporte une réponse ad hoc à ces deux aspects, durant la phase d’épargne, il permet également de disposer du capital pour l’acquisition d’une résidence principale, un objectif de vie à atteindre pour 75 % des Français dont 85 % chez les 25-34 ans (2).

Pour préparer sa retraite de façon exponentielle, il faut le faire tôt (et au cours d’une carrière, la capacité d’épargne augmentera logiquement en même temps que la rémunération), dans une optique d’épargne longue (à horizon de 20 ans, de 30 ans ou encore de 40) et méthodiquement :

• En optimisant sa fiscalité :

L’effet de déduction fiscale à l’entrée sur un PER est immédiat ; sous réserve de plafonnements (3), les versements volontaires sont déductibles du revenu alors même que la réduction d’impôts sur le revenu peut augmenter simultanément le capital constitutif par le fait de dégager une capacité d’épargne plus importante. Ces versements ne remettent pas en cause par exemple les niches fiscales plafonnées à 10 000 euros annuels par foyer.

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Fractionner la sortie en capital permet d’éviter une taxation trop élevée. La pression fiscale sera allégée par un fractionnement étudié qui peut s’étaler sur plusieurs années. La recommandation est qu’il soit réalisé avant les 70 ans du souscripteur, le code général des impôts (CGI) qui régit les traitements successoraux étant moins avantageux pour un PER que pour une assurance vie.

Les questionnements sur la stratégie à adopter en phase d’accumulation ou de restitution montrent combien le patrimoine retraite est un actif incontournable dans une stratégie patrimoniale globale et s’adresser à un conseiller patrimonial pour bénéficier de son expertise prend ici tout son sens pour des conseils au cas par cas et pour un accompagnement dans le temps.

• En favorisant l’investissement dans des actifs investis dans les entreprises pour faire fructifier son épargne pendant la phase d’accumulation :

Dans un schéma de temps long, les deux facteurs majeurs pour qu’une épargne soit performante sont :

- l’investissement en actions, favorisant une stratégie de diversification thématique et géographique,

- l’investissement progressif. Les versements réguliers sur une longue période amortissent le mouvement de volatilité des marchés financiers, c’est-à-dire leur fluctuation à la hausse comme à la baisse.

L’épargnant qui place dans des actions pour financer à terme son besoin de revenus complémentaires au moment de la retraite devient un acteur du financement de l’économie. Il contribue au développement du tissu économique local en investissant dans des entreprises à la recherche de capitaux pour se développer, gagner des parts de marché, créer des emplois, investir dans le digital ou innover...

Sélectionner par ailleurs des fonds labellisés ISR (Investissement socialement responsable) contribue à donner du sens à son épargne puisque ces fonds prennent des participations dans des entreprises qui ont une action positive et durable sur l’environnement et qui s’engagent à respecter des principes sociaux, sociétaux et de gouvernance.

La construction et le pilotage de son patrimoine retraite se réalisent tout au long de sa vie professionnelle. La complémentarité du régime obligatoire et d’un PER par capitalisation peut se faire désormais sur Internet. En ligne, le PER bénéficie de toutes les vertus de la loi Pacte comme la transparence en termes de frais mais également l’immédiateté de l’information et la faculté d’interactions sur l’épargne longue.

(1) Ipsos, Les Français, l’épargne et la retraite pour Le Cercle des Epargnants, février 2020.

(2) Etude OpinionWay, Les Français et la propriété immobilière, pour le courtier immobilier Artemis courtage, février 2019.

(3) Les salariés peuvent déduire 10 % de leur revenu professionnel limités à 8 Pass quand les Travailleurs Non Salariés (TNS) et les professions libérales sont autorisés à déduire 15% de leur revenu professionnel limités à 8 Pass - plafond annuel de la Sécurité sociale, de l’ordre de 41 136 euros pour l’année 2020.

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Stellane Cohen

Le parcours de Stellane Cohen

Présidente, Altaprofits

Titulaire d’un DESS en gestion de patrimoine de l’Université en sciences économiques de Clermont-Ferrand ainsi que d’un Executive MBA de l’Université Paris Dauphine, Stellane Cohen a une solide expérience en matière d’épargne, de produits financiers et en gestion de patrimoine. Elle a commencé sa carrière en 1987, dans l’un des premiers cabinets en gestion de patrimoine, CAC Conseils, en tant que manager commercial. Appelée en 1995 par Norwich Union (aujourd’hui Aviva France), elle prend la direction de la distribution courtage de la région Paris Ile-de-France. En 2001, elle rejoint Generali France pour lequel elle occupe successivement différentes fonctions de direction.

En 2018, le groupe Generali lui confie la direction générale de sa filiale Cosevad, spécialisée dans la vente directe en assurance vie ; elle fait de la croissance externe un de ses principaux piliers de développement ; c’est ainsi qu’a lieu en janvier 2020 l’alliance capitalistique de Cosevad avec Altaprofits, société de e-courtage spécialisée en assurance vie et première FinTech française, dont elle assure aujourd’hui la présidence ; elle y conjugue le digital et l’expertise patrimoniale. Entre autres mandats, Stellane Cohen est administrateur du Cercle des épargnants (association d’épargnants).

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