« La gestion active a-t-elle encore un intérêt ? »

« La gestion active a-t-elle encore un intérêt ? »

Tribune de Jérôme Rusak, président de L&A Finance.

« La gestion active a-t-elle encore un intérêt ? »
Crédit photo © L&A Finance

Lorsqu’il s’agit d’investir en tant que particulier sur les marchés financiers, le débat de la gestion active (conseillée ou pilotée) et de la gestion passive est toujours d’actualité. La promesse d’avoir des gains importants (relativement au risque) et ce, sans frais conséquents, grâce à la gestion dite "passive", laisse à penser que la gestion passive est à préférer à la gestion active. Quelle est donc l’utilité de la gestion active ?

La question de l’efficience des marchés

Dans un premier temps, la notion de gestion passive et ses avantages reposent sur plusieurs hypothèses dont l’efficience des marchés, qui part du principe que toute l’information est disponible et se répand instantanément à l’ensemble de tous les opérateurs. D’autre part, les opérateurs sont considérés comme rationnels et capables d’interpréter les informations des cours boursiers. Ainsi si ces hypothèses permettraient d’arriver à la conclusion qu’il est impossible de "battre le marché" et donc que la gestion passive, à travers la réplication d’indices notamment, est la solution qui semble la plus pertinente. En effet, la gestion passive permet à un particulier d’avoir un certain niveau de rentabilité (défini par l’indice répliqué) pour une diversification importante et donc un risque relativement faible.

Cependant, le postulat de départ de l’efficience des marchés est questionnable sur bien des aspects. Effectivement, l’asymétrie d’information entre les opérateurs peut enrayer cette efficience. En ce qui concerne les opérateurs eux-mêmes, les biais cognitifs ou la présence de bulles spéculatives (entre autres) entravent la rationalité supposée de ces derniers. Ainsi, il semble possible de battre le marché, de surperformer, ce qui est l’objectif de la gestion active.

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Volatilité des marchés

La gestion dite "active" permet aux opérateurs de profiter du marché à la hausse comme à la baisse en théorie, en modulant le risque entrepris sur des périodes dites « haussières » du marché (bull market) via une allocation dynamique ou même en ayant un portefeuille défensif voire décorrélé au marché lors de mouvements baissiers (bear market).

En gestion active, l’exposition à une classe d’actif (actions, obligations, matières premières…), à une zone géographique ou à un secteur d’activité pourra varier en fonction des opportunités. Ainsi la gestion active permet la construction de portefeuilles qui sont davantage susceptibles de tirer profit de la volatilité des marchés. A l’inverse, la réplication d’un indice expose l’investisseur à un niveau de risque constant. Il subit le marché.

Dans ce contexte, bien que la gestion dite passive soit attrayante, la gestion active, qu’elle soit conseillée ou pilotée, semble être une alternative à considérer sérieusement pour tout particulier qui souhaite pouvoir adapter son portefeuille en fonction de l’évolution du marché, des opportunités à saisir ou simplement d’un objectif de rentabilité plus important.

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Jérôme Rusak

Le parcours de Jérôme Rusak

Président, L&A Finance

Associé fondateur du cabinet L&A Finance en 2004, Jérôme Rusak en a été le directeur général jusqu'en 2018 pour ensuite en prendre la Présidence afin d'accompagner une phase de transition et de croissance. Précédemment, il avait fait ses classes au sein de directions financières de grands groupes Immobiliers tel que Marignan, Foncia et Primonial.

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