Tribune de Stellane Cohen, présidente d’Altaprofits.
Après plus d’une décennie de baisse constante et régulière des rémunérations des fonds en euros, les assureurs annoncent pour ce millésime 2022 des taux significativement plus élevés que les années précédentes. A ce jour, les taux communiqués affichent une moyenne supérieure à 2%, les plus performants dépassent même 2,5%. Une année faste au regard de 2021, où la moyenne du marché était de 1,30%, selon France Assureurs.
Cette hausse des rendements était prévisible. Cependant, la remontée des taux d’intérêt, n’a pas encore une réelle incidence sur les taux servis cette année. Les fonds en euros représentent des encours élevés, de plusieurs dizaines de milliards d’euros et l’impact de la hausse des taux se fera progressivement, au fur et à mesure que les assureurs renouvelleront leur portefeuille en réinvestissant sur des obligations souveraines ou privées à plus fort rendement.
Une rémunération qui ne protège pas de l’érosion monétaire
Dès lors, comment expliquer l’amélioration des rendements dont vous allez bénéficier cette année pour votre épargne investie dans le fonds euros d’un contrat d’assurance vie ? Elle repose sur une décision stratégique de la part des assureurs. Confrontés à la revalorisation du rendement des placements règlementés, comme le Livret A qui atteint désormais 3%, et à un contexte inflationniste, les compagnies font preuve d’un peu plus de générosité pour conserver leur attractivité.
Mais la portée de cette nouvelle est relative pour votre épargne, la rémunération du fonds en euros demeure insuffisante pour compenser l’inflation qui a atteint 5,2% en moyenne sur l’année 2022, selon l’Insee. Pour préserver le capital de l’érosion monétaire, il est nécessaire de s’intéresser aux unités de compte qui, selon leur exposition et leur nature, pourraient créer de la valeur dans le temps.
Trouver le meilleur équilibre entre fonds en euros et unités de compte
Toute la question est de savoir quel risque vous êtes prêt à prendre et pour quelle performance afin de trouver le meilleur équilibre entre fonds en euros et unités de compte. Il n’y a pas de réponse unique, votre réflexion doit être menée en fonction de votre profil investisseur et de vos projets. Compte tenu de ces éléments, la part du fonds en euros peut varier entre 20% et 40%. Le fonds en euros reste un incontournable dans votre assurance vie puisqu’il vous permet de sécuriser votre placement après un arbitrage et peut servir de support d’attente avant de saisir des opportunités de marché. Il servira également de support pour obtenir des liquidités en réalisant des rachats en cas de besoin.
La gestion pilotée peut coexister avec le fonds en euros
Le solde de votre épargne sera investi dans les unités de compte dans une optique de diversification pour bénéficier de la dynamique de marchés à temporalité différente. L’offre financière en assurance vie s’est fortement enrichie ces dernières années. Les meilleurs contrats vous proposent des supports immobiliers (SCI, SCPI), des actions en direct, mais aussi des ETF, des fonds thématiques, des produits structurés ou encore du Private Equity. La liste n’est d’ailleurs pas exhaustive ! Cette variété vous permet de trouver les supports avec l’exposition aux risques la mieux adaptée à votre profil investisseur.
Si vous estimez ne pas avoir les connaissances nécessaires pour vous constituer le portefeuille répondant à vos attentes, vous pouvez privilégier la Gestion pilotée en donnant un mandat à une société de gestion d’actifs, qui va gérer pour vous la part en unités de compte de votre contrat. Vous aurez ainsi une répartition des sommes placées en assurance vie entre le fonds en euros d’une part et une Gestion Pilotée selon votre profil investisseur et votre durée de placement d’autre part.
Dans les contrats les plus souples, il est également possible de substituer au fonds en euros des unités de compte libellées en parts de SCI, de fonds structurés ou de Private Equity qui apportent alors une nouvelle diversification et un potentiel de performance.
