Valérie Batigne, fondatrice et présidente de Sapiendo Retraite
Pour pouvoir toucher le maximum de retraite auquel chaque individu peut prétendre, il faut d’abord commencer par se poser ces questions : ai-je bien optimisé ma retraite ? Ai-je fait tout ce qu’il fallait pour prétendre au maximum de ma retraite ?
Pour certains, c’est partir le plus tôt possible parce que son conjoint est déjà à la retraite ou bien dans un état de santé précaire. Pour d’autres, c’est maximiser le montant de sa retraite pour se permettre d’assurer le train de vie souhaité, ou continuer à travailler tout en faisant valoir ses droits à la retraite. Vous l’avez bien compris, le maître mot est « anticipation ».
Vérifier ses relevés
Vous devez commencer le plus tôt possible en vérifiant que l’ensemble des périodes de travail est correctement reporté sur les relevés individuels de situation (RIS) des caisses de retraite afin d’éviter les erreurs et oublis qui pourraient affecter le montant de votre retraite. Cela vous permettra d’avoir une idée claire de ses données afin de partir sur les bonnes hypothèses.
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Attention, les caisses sont de plus en plus exigeantes sur la nature des justificatifs à apporter lors d’erreur sur votre RIS: les régularisations sont fastidieuses et peuvent prendre plusieurs mois, voire plusieurs années. Il vaut donc mieux anticiper et commencer sa vérification le plus tôt possible.
Evaluer la possibilité d’un départ précoce
Ce premier travail étant réalisé, il faut s’interroger sur son objectif.
Si l’objectif est de partir le plus tôt possible, il est envisageable de partir dès l’âge légal (62 ans) même si on n’a pas tous ses trimestres. La pension de retraite sera alors affectée d’une décote viagère. Cela a donc un coût sur la durée mais dans certaines situations mieux vaut percevoir sa retraite plus vite que de la décaler dans le temps.
Mais avant tout, il faut vérifier si on est éligible à un départ anticipé : c’est à dire avant l’âge légal de 62 ans. Ces cas ne sont pas exceptionnels : rappelons que près de 25% des salariés sont éligibles à un départ anticipé principalement pour carrière longue. Pour y être éligible, il convient d’avoir cotisé 5 trimestres avant la fin de l’année civile de ses 20 ans (ramené à 4 si on est né au cours du dernier trimestre d’une année) et d’avoir le nombre requis de trimestres réputés cotisés, à partir de 60 ans.
Optimiser ses droits
Si le futur retraité n’a pas validé tous ses trimestres pour partir à taux plein à son âge légal, il faut évaluer la rentabilité d’un rachat de trimestres qui dans ce cas, pourrait être avantageux. Il a un coût élevé mais permet d’effacer les décotes à la fois sur le régime de base et sur les régimes complémentaires. Dans certains cas, il peut être très rentable. La rentabilité doit être calculée au préalable.
Enfin, une grande partie de l’optimisation réside dans le conseil lié au choix de la date de départ en retraite. Il faut dissocier l’acte administratif consistant à faire valoir ses droits à la retraite et l’arrêt de l’activité professionnelle. Ne pas faire valoir ses droits à la retraite a un coût d’opportunité lié à la non-perception de revenus de pension de retraite. Les dispositifs du cumul emploi-retraite permettent désormais de pouvoir librement cumuler sa pension de retraite et ses revenus d’activité, si certaines conditions sont réunies (avoir liquidé la totalité de sa retraite, avoir atteint l’âge légal, avoir validé tous ses trimestres ou avoir atteint l’âge du taux plein)
La retraite, ça se prépare, de préférence avec des spécialistes pour être sur de ne pas passer à côté d’une amélioration possible de sa retraite !