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Anne Boszormenyi, chef de produit gestion sous mandat à la Société Générale
Vous venez de lancer le service Alliage Gestion. Quel en est le principe ?
A.B. : Alliage Gestion est un service de gestion déléguée en OPCVM pour la clientèle qui n'a pas accès aux services traditionnels de la Gestion sous Mandat. A la Société Générale, la Gestion sous Mandat est ouverte aux portefeuilles supérieurs à 75.000 euros. Cependant, compte tenu des nombreuses demandes de dérogation reçues, nous avons constaté que l'offre actuelle ne répondait pas aux besoins de toute la clientèle. Nous avons donc mis en place des panels de clients pour étudier une éventuelle évolution de l'offre. Il en est ressorti que les clients souhaitaient être accompagnés pour la gestion de leur portefeuille, avec toutefois quelques exigences.
Quelles étaient ces exigences ?
A.B. : Les clients nous ont dit être prêts à déléguer la gestion à condition d'avoir de la transparence sur les actes de gestion et la tarification. Pour la tarification, nous avons ainsi choisi de ne prélever qu'une commission forfaitaire. Société Générale Gestion n'a donc aucun intérêt à multiplier les opérations.
Concernant les actes de gestion, les clients reçoivent bien entendu les avis d'opéré mais aussi un rapport quadrimestriel sur l'état, l'évolution de leur portefeuille et les performances réalisées.
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A qui s'adresse précisément ce service ?
A.B. : Ce service s'adresse à nos clients dit Bonne Gamme, souvent Patrimoniaux en devenir, c'est-à-dire ceux qui n'ont pas encore la surface financière permettant d'opter pour la Gestion sous Mandat mais qui souhaitent tout de même un accompagnement du fait d'un manque de temps ou de compétences pour gérer en direct leur patrimoine financier.
Alliage Gestion est accessible aux détenteurs d'assurances-vie mais aussi de comptes-titres ordinaires et PEA. Le seuil d'éligibilité est de 30.000 euros pour une assurance-vie et de 15.000 euros pour les comptes-titres ordinaires et PEA.
Concrètement, quels investissements sont proposés ?
A.B : L'épargne des clients est investie uniquement sur les 50 OPCVM de la gamme Société Générale. La combinaison découle de l'analyse des gérants de Société Générale Gestion, en fonction de la formule choisie au départ par le client. Pour l'assurance-vie par exemple, le client a le choix entre 3 options qui permettent d'investir 25%, 50% ou 75% en unités de comptes, selon le risque qu'il est prêt à prendre. Il est à noter que la part actions représente 40% à 70% de l'investissement en unités de comptes. D'où une exposition maximale aux actions de 17,5% du montant total du contrat dans la formule Alliage Vie 25, de 35% dans la formule Alliage Vie 50 et de 52,5% dans la formule Alliage Vie 75.
Ces 3 modes de gestion s'appliquent aux contrats existants. Si le contrat actuel est monosupport, il est possible dans le cadre d'un transfert Fourgous de le basculer en multi-supports en conservant son antériorité fiscale à condition d'opter pour la formule à 50% ou 75% en unités de comptes.
Pour les comptes-titres, les trois options déterminent l'exposition souhaitée aux actions : 0-15, 40-70 ou 90-100. Pour le PEA, seul le profil 90-100 est éligible.
Quel est le tarif exact de ce service ?
A.B : La seule facturation appliquée est le forfait mensuel de 12,50 euros TTC par mois. Ce forfait est valable jusqu'à 75.000 euros d'actifs confiés pour les comptes titres ordinaires et PEA et 100 000 euros pour l'assurance-vie. Au-delà, nous conseillons à nos clients de s'orienter vers la Gestion sous Mandat.
Combien de clients regroupez-vous aujourd'hui ?
A.B : Après deux mois de test sur la zone de Boulogne-Billancourt, le service a véritablement été commercialisé début mars. En un peu plus d'un mois, nous avons déjà séduit 2.500 clients. L'assurance-vie représente environ le tiers de ce total.
Le rapport Berger-Lefebvre qui appelle à une plus grande utilisation des unités de comptes dans l'assurance-vie vous laisse-t-il entrevoir un potentiel supplémentaire ?
A.B. : Ce rapport va en effet dans le sens de notre offre. Les études que nous avons menées en interne nous confortent en tout cas dans l'idée qu'il y a un véritable appétit pour ce type de service. En assurance-vie, beaucoup de clients sont par exemple investis à 100% en support euros alors même qu'ils se disent prêts à prendre des risques mesurés.