"L'assurance-vie reste incontournable pour la transmission et la retraite !"

"L'assurance-vie reste incontournable pour la transmission et la retraite !"
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Olivier Grenon-Andrieu, président de la société de conseil en gestion privée Equance

"L'assurance-vie reste incontournable pour la transmission et la retraite !"

La collecte sur l'assurance-vie est à la peine. Les épargnants ont-ils tort de s'en détourner ?

Olivier Grenon-Andrieu : De par son enveloppe fiscale l'assurance-vie reste un outil essentiel ! Rappelons par exemple qu'en matière de transmission, ses avantages se cumulent avec l'abattement de 100.000 euros par enfant et par parent. Ce qui permet de transmettre 252.500 euros en franchise. En comparaison, les abattements liés aux autres instruments financiers ont progressivement été supprimés.
Prenons un autre cas : celui d'un détenteur voulant effectuer des retraits partiels. S'il engage 50.000 euros, il aura 62.500 euros en 8 ans, avec un rendement raisonnable. A cette échéance, sur un retrait de 6.000 euros, la plus-value de 1.200 euros ne sera pas taxable hors prélèvements sociaux. Dans le cas plus extrême d'un investissement de 1 million d'euros, l'investisseur aura 1,4 million d'euros en 8 ans. Avec un retrait de 50.000 euros, la plus-value taxable s'élèvera à 14.286 euros, soit un impôt de 2.594 euros équivalant à un taux de prélèvement de 5,2%. On voit bien que l'intérêt demeure malgré la pression fiscale croissante.

Il n'empêche que les rumeurs de réforme de la fiscalité de l'assurance-vie se sont amplifiées récemment. N'est-ce pas un motif de crainte ?

0.G-A : Sur un plan technique, la gestion fiscale de l'assurance-vie peut devenir un casse-tête. En revanche, les questions sur la durée de détention sont un faux problème. Allonger le délai de défiscalisation des contrats, voire des versements, changerait finalement peu de choses dans la mesure où la majorité des détenteurs viennent dans une logique de long terme. D'ailleurs revenir à un dispositif offrant une prime (bonus de fidélité) sur la détention à longue échéance, par exemple jusqu'à la retraite, serait plutôt pertinent.

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Le relèvement du plafond du Livret A a souvent été mis en avant pour expliquer la mauvaise collecte de l'assurance-vie. Qu'en pensez-vous ?

0.G-A : On ne peut exclure une certaine mobilité des capitaux mais je ne pense pas que cela puisse provoquer des flux majeurs. Entre assurance-vie et Livret A, les logiques d'épargne ne sont pas les mêmes. A mon sens, l'inquiétude est plutôt venue de l'évolution des taux sur les contrats garantis. Les actifs en euro (qui représente 80 % de la collecte) devraient offrir moins de 3% de rendement en 2012. On peut aussi ajouter comme facteur psychologique les discours alarmistes sur la dette souveraine, qui sert de sous-jacent aux contrats en euro.

A propos du faible rendement des contrats en euro, existe-t-il des alternatives plus performantes avec un risque contenu ?

0.G-A : Il existe effectivement des fonds en euro dit "dynamiques". A leurs côté, on peut aussi s'orienter vers des fonds structurés à coupons... Pour certains d'entre eux on peut espérer des coupons de 5,5% à 7%. Il y a enfin les fonds immobiliers, via certaines SCPI ou SCI qui permettent d'obtenir un rendement voisin de 4%. Bien entendu, il n'y a pas de garantie en capital, mais ces instruments offrent un couple rendement/risque équilibré.

D'une manière générale, vous préconisez une orientation plus marquée vers les unités de compte (UC)...

0.G-A : Cela paraît nécessaire dans un environnement où les contrats garantis sont bas. Le recours à l'UC peut être particulièrement intelligent dans une logique d'épargne régulière. Evolutions techniques des contrats et versements progressifs permettent notamment de lisser les performances.

En résumé, dans quels cas l'assurance-vie reste-t-elle le produit idéal ?

0.G-A : Elle est à recommander à ceux qui ont une optique à long terme. L'assurance-vie reste incontournable pour la transmission et la préparation de la retraite. Un contrat avec versements réguliers s'avère particulièrement adapté à qui veut se constituer une future rente viagère pour combler le manque à gagner au moment de la retraite...

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