Bien que soumis aux mêmes taux, ces deux supports d’assurance-vie ne sont pas taxés exactement de la même manière. D’où des performances différentes à l’arrivée.
Qu’il choisisse d’investir dans des fonds en euros ou dans des unités de comptes (UC), un souscripteur d’assurance-vie est taxé selon les mêmes taux à la sortie. Depuis 2018, les prélèvements sociaux sont de 17,2%. Quant à l’impôt, il est de 12,8% pour un rachat avant 8 ans et de 7,5% au-delà (avec des abattements de 4.600 euros ou 9.200 euros).
Pour autant, la manière d’appliquer cette fiscalité diffère d’un cas à l’autre. Et cela induit de légers écarts en termes de performance.
Prélèvements sociaux
En matière de prélèvements sociaux, les fonds en euros subissent une taxation au fil de l’eau, c’est-à-dire année après année. Avec 10.000 euros placés et un rendement volontairement exagéré de 3%, un détenteur de contrat gagne bien 300 euros la première année, mais il paie immédiatement les prélèvements sociaux (même s’il ne retire pas son argent). Ainsi, son contrat n’est crédité que du gain net de prélèvements, soit 248,40 euros dans notre exemple. Et ce calcul se reproduit année après année.
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Avec des UC, les prélèvements ne sont réglés qu’au moment du rachat. En reprenant notre exemple, le contrat de l’épargnant est donc crédité de 300 euros la première année. Ce qui n’a pas les mêmes conséquences dans la durée.
Revenons sur notre cas théorique d’un capital de 10.000 euros placé à un rendement brut moyen de 3% pendant 5 ans. Le détenteur de fonds en euros aura à terme un contrat de 11.305 euros nets de prélèvements et il aura payé au fur-et-à-mesure 271 euros de prélèvements.
Un épargnant ayant opté pour des UC sera quant à lui à la tête d’un capital plus élevé : 11.593 euros. Ceci n’est guère surprenant puisqu’il aura capitalisé des sommes plus importantes du fait de l’absence de prélèvements. En revanche, il devra payer les prélèvements sur ses gains à la sortie. Et ces prélèvements seront naturellement plus élevés : 274 euros.
Impôt
Pour l’impôt, le mode de prélèvement est le même dans les deux cas. Il a lieu à la sortie. Mais compte tenu du rythme d’application des prélèvements, les bases de calcul diffèrent.
Les gains imposables se calculent en faisant la différence entre la valeur de rachat à la sortie et les primes versées (pour un rachat total). Avec des fonds en euros, la taxation se fait donc sur une assiette plus faible principalement car elle est nette de prélèvements. Ce qui n’est pas le cas pour les UC.
Impact sur la performance
En résumé, à rendements équivalents, un placement en UC offre une valeur de rachat plus élevée à la sortie. Mais revers de la médaille, l’investissement en UC est alors plus lourdement taxé que le placement en euros.
Ceci est surtout vrai lorsque le rachat ne peut bénéficier des abattements accordés au-delà de 8 ans. Pour des performances brutes similaires, l’investissement en UC sera alors un peu moins rentable qu’un investissement via des fonds en euros.
Comme le montre notre tableau ci-dessous, un placement de 10.000 euros sur 5 ans avec un rendement annuel brut de 3% générera par exemple une performance annuelle moyenne nette de 2,18% avec des fonds en euros et de 2,14% avec des unités de compte.
A l'inverse, en cas de retrait après 8 ans, l'exonération fiscale permettra au placement en UC d'être plus rentable.
*Régime en vigueur depuis 2018, L'Argent & Vous | ||||
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Rachat après 5 ans | Rachat après 8 ans | |||
Fonds en euros | Unités de comptes | Fonds en euros | Unités de comptes | |
Capital de départ | 10.000 € | 10.000 € | 10.000 € | 10.000 € |
Valeur de rachat à la sortie | 11.305 € | 11.593 € | 12.169 € | 12.668 € |
Prélèvements sociaux payés au fil de l'eau* | 271 € | 0 € | 450 € | 0 € |
Prélèvements sociaux payés à la sortie* | 0 € | 274 € | 0 € | 459 € |
Impôt à la sortie* | 167 € | 204 € | 0 € | 0 € |
Fiscalité totale | 438 € | 478 € | 450 € | 459 € |
Rachat net | 11.138 € | 11.115 € | 12.169 € | 12.209 € |
Performance annuelle nette | 2,18% | 2,14% | 2,48% | 2,53% |