Décryptage : qu’est-ce que la prime de risque d’un placement ?

Décryptage : qu’est-ce que la prime de risque d’un placement ?

Cette notion permet de comparer le rendement d'un placement à celui offert par un support sans risque

Décryptage : qu’est-ce que la prime de risque d’un placement ?
Crédit photo © Reuters

La notion de prime de risque revient très souvent dans les notes d'établissements financiers. Elle correspond au surcroît de rendement proposé à un investisseur pour investir sur un produit donné plutôt que sur un produit sans risque. Cette prime, qui correspond à une différence de rendement s'exprime donc en pourcentage. En théorie, plus le risque pris est important, plus la prime est élevée.

Base de comparaison

On utilise par convention le taux des obligations d'état à 10 ans comme référence de taux sans risque. En France, on se base donc sur l'OAT. Si une OAT à 10 ans offre par exemple 0,59% de rendement comme actuellement, cela signifie qu’un investisseur achetant une OAT pourra toucher 0,59% de rémunération par an avec un risque nul (la probabilité de défaut de l’Etat étant quasi inexistante). Un placement promettant 2% de rendement proposera dès lors une prime de 1,41% en rémunération du risque pris.

La prime peut servir à comparer des classes d'actifs (actions, immobilier...), mais aussi à évaluer des titres.

A lire aussi...Comptage

Bien entendu, chacun peut choisir la base de référence de son choix. On parle alors de prime de risque « par rapport à ». Mais, pour plus de pertinence, mieux vaut retenir une base sans risque et au revenu stable. Par exemple, le Livret A est à l'évidence un placement sans risque, autant a priori que l'OAT. En revanche, si un investissement en OAT assure une rémunération régulière jusqu'à l'échéance, celle du Livret A n'est pas garantie dans le temps.

Des évaluations parfois complexes

Lorsqu'il s'agit de déterminer la prime de risque d'un placement à revenu fixe (comme une obligation), le calcul est simple. Si une entreprise émet une obligation avec une rémunération de 4% alors que l'OAT traite à 0,59%, sa prime est de 3,41%.

En revanche, les choses se compliquent quand il s'agit d'évaluer des revenus futurs incertains. C'est le cas avec l'immobilier ou les actions. Déterminer la prime de risque suppose d'évaluer la rentabilité attendue du placement (dividendes et plus-value éventuelle sur les actions, loyers et plus-value dans l'immobilier). La prime de risque peut donc varier selon les projections retenues.

Les primes de risque actuelles

Fin 2014, la société Robeco a donné des projections pour la période 2015-2019. En voici un extrait.

Source: Robeco prévisions 2015-2019 publiées en 2014
MonétaireObligations haute qualitéObligations haut rendementActions pays développésActions émergentesmatières premièresImmo en direct
Rendements attendus0,75%0,75%2%5,50%6,75%1,50%4%
Rendements sans risque (obligations d'Etats de bonne qualité)0,25%0,25%0,25%0,25%0,25%0,25%0,25%
Prime de risque0,50%0,50%1,75%5,25%6,50%1,25%3,75%

Exemple

Un placement A rapporte 4%. L’année suivante son rendement grimpe à 5%. Sa performance faciale a donc gagné 1 point. Néanmoins si dans le même temps les taux sans risque sont passés de 0,25% à 1,50%, cela signifie que la prime de risque du placement a reculé : de 3,75% à 3,50%. Autrement dit, malgré la hausse du rendement du produit A, le risque pris par l’investisseur est moins bien rémunéré que l’année précédente. Comme le montre cet exemple, la prime de risque peut donc varier à l’inverse du taux facial. Elle peut se réduire en dépit de rendements en hausse. Elle peut aussi augmenter malgré des rendements en baisse.

©2016-2024
L'Argent & Vous

Plus d'actualités Epargne

Chargement en cours...

Toute l'actualité