PEA : bientôt le retour en grâce ?

PEA : un support d’épargne qui séduit de moins en moins

PEA : un support d’épargne qui séduit de moins en moins
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Depuis 2007, la part de Français ayant un PEA a chuté de 14,7% à 8%, traduisant leur moindre intérêt pour la détention d’actions en direct.

PEA : un support d’épargne qui séduit de moins en moins
Crédit photo © Creative Commons / Ken Teegardin

Bénéficier d’un cadre fiscal attractif tout en investissant dans des entreprises (c’est-à-dire dans l’économie productive). Tels sont les arguments régulièrement mis en avant pour promouvoir le PEA. Alors que son plafond a par le passé été relevé de 132.000 à 150.000 euros, le PEA fait d’ailleurs partie du plan d’action du gouvernement en faveur des entreprises. L’exécutif envisage en effet de l’ouvrir aux jeunes.

4 millions de PEA contre 7 millions en 2007

Que ce projet aboutisse ou non, force est en tout cas de constater que le PEA ne fait plus recette. Selon les chiffres de la Banque de France, le nombre de PEA a chuté de 15% en trois ans, passant de 4,8 millions à un peu plus de 4 millions (au troisième trimestre 2017).

Au regard de la population majeure, le déclin est également significatif. Actuellement, le taux d’équipement est d’environ 8% contre 9,7% il y a trois ans. Ce recul n’est de surcroît que la poursuite d’un mouvement engagé bien plus tôt.

Fin 2007, on recensait encore 7 millions de PEA. A cette époque 14,7% des Français étaient équipés. En dix ans, le nombre de PEA a donc plongé de plus de 40%. Quant au taux de détention, il a presque été divisé par deux.

Un goût très modéré pour les actions

La crise financière n’est certainement pas étrangère à ce mouvement. La tempête de 2007-2008 a détourné de nombreux Français de la détention d’actions en direct. Le dernier baromètre publié par l’AMF vient à cet égard de montrer que 67% de la population n’envisage pas d’investir dans les actions dans l’année à venir.

On peut également supposer que le PEA fait aujourd’hui les frais du goût de plus en plus prononcé des Français pour la gestion collective (qui demande moins d’implication) et pour l’assurance-vie.

Notons enfin que les tentatives de diversification du produit (avec le PEA-PME) n’ont guère été couronnées de succès. Dans ces conditions, on peut s’interroger sur le succès qu’aurait un PEA jeunes. Lors de la consultation lancée par le gouvernement, certains contributeurs ont dit craindre qu’il ne serve qu’à des foyers très aisés actuellement freinés par le plafond de 150.000 euros et/ou la limite de détention de 2 PEA par foyer.

Les ministres donnent-ils l'exemple?

Dans les déclarations de patrimoine des ministres, il apparaît que 7 des 32 membres du gouvernement disposent d’un PEA. Ce qui donne un taux d’équipement de 22%, supérieur à la moyenne nationale, sans compter ceux qui n’ont pas de PEA mais un compte-titres. En revanche, bien que souhaitant promouvoir l’investissement dans les entreprises, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire n’a déclaré ni PEA ni compte-titre.

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