"Multisupport versus Euro Croissance : le choix entre faire ou faire faire"

"Multisupport versus Euro Croissance : le choix entre faire ou faire faire"

Cyrille Chartier-Kastler, Fondateur du site GoodValueforMoney.eu

"Multisupport versus Euro Croissance : le choix entre faire ou faire faire"
Crédit photo © Facts & Figures

Dans un contexte de baisse du rendement des fonds en euros classiques, l’objectif des futurs fonds Euro Croissance est de permettre aux épargnants de prendre une part de risque dans leur placement afin d’en dynamiser le rendement tout en bénéficiant d’une garantie en capital à une échéance déterminée. La question qui vient immédiatement est de savoir s’il vaudra mieux demain investir dans un fonds Euro Croissance ou faire son propre montage via un fonds en euros classique et des unités de compte dans le cadre d’un contrat multisupport ?

Une garantie à terme pour les fonds Euro Croissance

En termes de promesse, les fonds Euro Croissance ont un certain nombre de similitudes avec bon nombre de fonds structurés proposés par les assureurs-vie à leurs épargnants au cours de ces dernières années, à savoir notamment une garantie à terme du capital investi et une fluctuation à la hausse comme à la baisse de la valeur du capital durant la période d’investissement. La comparaison s’arrête toutefois là, car les fonds Euro Croissance apporteront cette garantie sur le contrat de l’assuré pour chacune de ses dates d’investissement, alors qu’un fonds structuré n’est accessible que durant une fenêtre d’investissement déterminée (généralement de quelques semaines). L’assuré pourra investir à tout moment dans un fonds Euro Croissance et bénéficier de la garantie à terme, cette garantie n’étant toutefois pas globale, mais versement par versement (avec donc autant de dates d’échéance que de dates de versement).

Le principe fondateur tant des futurs fonds Euro Croissance que des fonds structurés est d’anticiper les coupons servis par un investissement obligataire durant la période d’investissement pour les investir dans divers supports (généralement des produits dérivés) « à risque » susceptibles de doper le rendement.

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Le multisupport impose d'être sélectif

Une alternative (existante) à ces montages consiste à investir simplement dans un contrat multisupport en allouant une partie de son épargne (de l’ordre de 80 à 85 %) dans un « bon » fonds en euros « classique » et le reste (15 à 20 %) dans de « bonnes » unités de compte « de référence » du marché.

Ce schéma permet de bénéficier de la garantie en capital à tout instant sur la partie investie dans le fonds en euros classique, garantie qui n’existera pas dans les futurs fonds Euro Croissance.

Ce schéma requiert toutefois de sélectionner (par soi-même ou avec son conseiller financier) un panier de 3 à 5 bonnes UC de référence du marché, puis à piloter par soi-même tant le rythme d’investissement dans ces UC que celui de désinvestissement (en fonction des situations de plus-values). Les options financières (arbitrages automatiques) présentes dans la plupart des contrats multisupports patrimoniaux peuvent y aider, à la fois via un investissement fractionné dans les UC et via la réalisation automatique des plus-values au-delà d’un certain seuil.

Choisir un bon multisupport

Lorsque les fonds Euro Croissance seront lancés, l’épargnant aura donc le choix entre s’en remettre à son assureur-vie pour prendre et piloter une prise de risque à échéance (Euro Croissance) ou organiser et piloter cette prise de risque par lui-même (voire avec son conseiller financier) dans le cadre d’un multisupport classique. Rien n’empêchera d’ailleurs l’épargnant de rester dans le cadre d’un multisupport classique et de souscrire ponctuellement à telle ou telle offre de fonds structuré.

La complexité de gestion financière des futurs fonds Euro Croissance combinée avec de nombreuses questions (du type du partage des plus-values latentes à échéance) nous pousse à une certaine prudence vis-à-vis de ces futurs fonds. Il nous semblera plus simple, plus lisible et plus facile à piloter pour l’assuré de rester dans le schéma d’un multisupport classique. Les français ont compris le fonctionnement des fonds en euros classiques, comme l’attestent les importants flux de collecte. Il est par ailleurs plus simple de comprendre le fonctionnement d’une UC investie sur des actions constitutives du CAC 40 qu’un fonds investi sur des produits dérivés.

Reste maintenant à choisir un « bon » contrat multisupport avec un « bon » fonds en euros et de « bonnes » unités de compte dont le niveau de frais de gestion soit justifié par une réelle qualité de la performance financière.

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Cyrille Chartier-Kastler

Le parcours de Cyrille Chartier-Kastler

Fondateur, GoodValueforMoney.eu

Cyrille Chartier-Kastler travaille dans le secteur de l’assurance depuis 25 années. En 2007, il a créé le cabinet de conseil en stratégie et en management Facts & Figures spécialisé sur l’assurance et la protection sociale. Souhaitant répondre au besoin d’information à valeur ajoutée des internautes, il a fondé en 2012 le site GoodValueforMoney qui apporte de l’information concrète et originale sur l’assurance-vie.

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