Retraite: faut-il opter pour le Perp ou pour l'assurance-vie ?

Retraite: faut-il opter pour le Perp ou pour l'assurance-vie ?
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Ces deux supports peuvent être utilisés pour se constituer un complément de revenus au moment de la retraite. Mais ils ont des caractéristiques bien différentes, l'un permettant une défiscalisation à l'entrée et l'autre à la sortie

Retraite: faut-il opter pour le Perp ou pour l'assurance-vie ?
Crédit photo © Reuters

Les études le montrent : les Français sont conscients de la nécessité d'épargner pour obtenir des compléments de revenus à l'âge de la retraite. Pour préparer cette échéance, une multitude de solutions existe, de l'immobilier jusqu'aux produits financiers. Parmi les plus connues se trouvent notamment l'assurance-vie et le Perp. Beaucoup d'épargnants peuvent d'ailleurs hésiter entre ces deux options qui en échange d'une épargne régulière permettent de se préparer une rente.

Le Perp

Le Plan d'épargne retraite populaire consiste pour l'épargnant à placer chaque année une somme auprès d'un établissement financier. Le capital constitué est ensuite reversé sous forme de rente à l'âge de la retraite.

La particularité du Perp est qu'il permet d'obtenir des allègements fiscaux au moment des versements. Les sommes investies sont en effet déductibles des revenus dans la limite d'un plafond global. Ce plafond est de 10% des revenus (avec une déduction plafonnée à 29.625 euros) ou de 3.703 euros si ce montant est plus élevé. En 2014, ces chiffres passeront à 30.038 euros et 3.754 euros.

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Le Perp permet donc une défiscalisation pendant la phase d'épargne. En revanche, les rentes obtenues à la retraite sont soumises à cotisations sociales et sont imposables.

L'assurance-vie pour la retraite

L'assurance-vie peut aussi être mise à profit pour préparer la retraite. Il suffit pour cela de récupérer progressivement le capital constitué en procédant à des rachats annuels.

L'intérêt de l'assurance-vie réside alors dans la défiscalisation liée aux rachats. Pour un contrat de plus de 8 ans, les rachats annuels sont en effet exonérés d'impôts jusqu'à 9.200 euros pour un couple. Au-delà, l'imposition n'est que de 7,5%.

En revanche, les versements sur l'assurance-vie pendant la phase d'épargne ne donnent droit à aucun avantage.

Exemple

Un couple gagnant au moins 72.000 euros par an décide d'épargner 7.200 euros chaque année (600 euros par mois) sur 15 ans dans le but de se constituer un complément de revenus à la retraite sur une durée de 15 ans également.

Avec un Perp au rendement de 3%, le couple aura un capital de près de 138.000 euros au bout de 15 ans. Si la rente est calculée sur 15 ans, il pourra alors percevoir 9.200 euros de complément de revenus par an.

En supposant que le foyer disposera d'une retraite de 2.200 euros par mois (26.400 euros par an), il aura alors des revenus annuels bruts de 35.600 euros.

Avec une assurance-vie de rendement équivalent, le calcul est similaire à la différence près que des prélèvements sociaux sont ponctionnés chaque année sur les intérêts (15,5%). Le capital final est alors un peu plus limité. Il peut être estimé à près de 133.000 euros.

En procédant à des rachats pendant 15 ans, le couple pourra espérer obtenir environ 8.850 euros de revenus supplémentaires, soit un total de revenus bruts de 35.250 euros bruts par an.

Impact de la fiscalité

Si les sommes en jeu sont proches, l'incidence fiscale aura toutefois un effet non négligeable.

Avec l'assurance-vie, les 8.850 euros reçus seront exonérés d'impôts (car en-deçà de l'abattement) et ne subiront pas de prélèvements (car déjà réglés chaque année). Seul sera dû l'impôt sur la pension de retraite de 26.400 euros. Au barème actuel, il peut être estimé à 496 euros. Le revenu annuel net sera donc voisin de 34.750 euros. Soit 2.895 euros par mois.

Avec le Perp, la pression fiscale sera un plus élevée puisque la rente versée sera imposable (comme la pension de retraite) et soumise à cotisations (8,1%). On peut estimer que le couple aura un revenu annuel net de 33.150 euros. Soit 2.762 euros par mois.

Avec un écart de revenus de quelque 1.600 euros par an (130 euros par mois), l'assurance-vie peut donc apparaître plus intéressante dans notre exemple. Mais il ne faut pas oublier qu'elle suppose un effort plus conséquent en phase d'épargne. Les sommes versées au Perp sont en effet déductibles chaque année (ce qui n'est pas le cas pour l'assurance-vie). Si notre couple est imposé à 30% durant sa période d'activité, il pourra économiser 2.160 euros d'impôts chaque année.

Chaque situation étant particulière, il convient en tout cas de bien faire ses calculs. Le choix entre les deux solutions relèvera aussi des préférences de chacun entre une défiscalisation pendant la phase d'épargne et une défiscalisation à la sortie. Il pourra aussi dépendre des autres caractéristiques de chaque produit, comme la facilité de transmission ou encore sa disponibilité en cas de décès de l'assuré.

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