Quelle place pour le Bitcoin à l’avenir ?

Quelle place pour le Bitcoin à l’avenir ?

La plateforme française d'échange de cryptomonnaies Paymium considère que l'environnement inflationniste met en valeur le statut du Bitcoin, dont l'offre est limitée contrairement aux monnaies traditionnelles.

Quelle place pour le Bitcoin à l’avenir ?
Crédit photo © Reuters

On parle souvent du Bitcoin et des autres cryptomonnaies pour la volatilité de leur prix et l’épisode actuel de forte consolidation en est un exemple avec un Bitcoin qui est redescendu ce lundi sous les 34.000 dollars, un niveau divisé par deux par rapport au pic du mois de novembre dernier à presque 69.000 dollars. Il ne faut pourtant pas oublier que le Bitcoin affiche un parcours haussier régulier depuis maintenant de nombreuses années et a encore progressé de plus de 300% en 2021.

Améliorations techniques

Plutôt que de se focaliser sur les décalages de prix du bitcoin, le PDG et cofondateur de la plateforme française d'échange de cryptomonnaies Paymium (enregistrée par l’AMF en tant que prestataire de services sur actifs numériques), Pierre Noizat, préfère volontiers parler de l’amélioration constante du protocole Bitcoin ou de la progression de l’adoption de la cryptomonnaie numéro 1. Sans oublier son statut, qui peine encore à être reconnu, de réserve de valeur grâce à l’offre limitée de jetons (environ 19 millions de Bitcoins en circulation aujourd’hui, appelés à se limiter dans le futur à un plafond de 21 millions de Bitcoins) contrairement au dollar ou à l’euro qui n’ont jamais connu autant d’inflation de leur masse monétaire que depuis la crise sanitaire.

Et Pierre Noizat de dénoncer les niveaux d’inflation actuels beaucoup plus importants que les statistiques veulent bien le montrer et qui se répercutent sur la plupart des actifs financiers ou sur l’immobilier. Il estime au passage que le Bitcoin a le potentiel pour prendre des parts de marché sur l’or qui reste pour l’instant la réserve de valeur par excellence.

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Lightning Network

Au cours d’une conférence de presse organisée ce mercredi, le dirigeant de Paymium a notamment salué l’adoption croissante du réseau de micro-paiement sans minage Lightning Network qui permet de multiplier les transactions instantanées avec des frais très faibles en surpassant les capacités des réseaux de paiement traditionnels. « En améliorant sa scalabilité, Lightning Network favorise l’adoption de Bitcoin », explique Pierre Noizat.

C’est d’ailleurs ce protocole qui est utilisé pour les paiements en Bitcoin au Salvador. L’adoption du Bitcoin comme monnaie légale au Salvador est jugée comme l’événement le plus retentissant de l’année 2021 par Claire Balva, cofondatrice de la société de conseil Blockchain Partner et Directrice Blockchain & Cryptos de KPMG France. Invitée à participer à cette conférence de presse, Claire Balva a également cité l’introduction en bourse de la plateforme crypto américaine Coinbase comme une étape très importante dans la prise de conscience de la place du Bitcoin en tant qu’actif de diversification par les investisseurs institutionnels.

Débat écologique

Pierre Noizat s’oppose par ailleurs au procès souvent fait au Bitcoin d’être mauvais pour l’environnement. Il considère que le Bitcoin peut même au contraire être un atout pour la transition écologique dans le sens où il permet d’imposer un prix minimum à des énergies renouvelables en surplus. Les mineurs de Bitcoins peuvent en effet profiter de capacités hydrauliques ou géothermiques non utilisées. Pierre Noizat rappelle aussi que l’extraction d’or consomme davantage d’énergie que le minage de Bitcoin. Claire Balva renvoie d’ailleurs ce débat écologique à l’utilité sociale du Bitcoin car les critiques émanent souvent de ceux qui ne voient aucune utilité aux cryptomonnaies…

La simplification de la fiscalité se fait attendre

Au sujet de la complexité de la fiscalité des plus-values sur cryptos et de leur mode de déclaration qui sont un frein à l’adoption des cryptos par le grand public, Pierre Noizat admet qu’il faut s’adjoindre les services d’un conseiller fiscal ou de logiciels de startups spécialisées pour faciliter ces démarches. « Ne serait-ce pas un obstacle caché imposé par Bercy ? », ironise-t-il, sachant que l’enjeu de simplification de cette fiscalité n’a abouti à aucune réelle avancée lors des derniers débats politiques sur la loi de finances 2022.

Claire Balva ajoute que les cryptomonnaies sont fiscalisées en tant qu’actifs financiers et non en tant que monnaie, ce qui pose un problème lorsqu’on veut faire des achats en cryptos et donc les utiliser comme une monnaie. Ce service se développe pourtant rapidement avec des cartes de paiement adossées aux comptes cryptos proposées par certaines plateformes. La seule parade fiscale consiste aujourd’hui à déplacer ses plus-values sur des stablecoins car les plus-values ne sont imposables que lors de la conversion en monnaie "fiat".

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