Plus de 250 milliards d’euros restent placés sur des livrets bancaires fiscalisés

Plus de 250 milliards d’euros restent placés sur des livrets bancaires fiscalisés
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Les dépôts sur ces livrets sont très concentrés et semblent servir de réceptacle à un surplus d'épargne accumulé par des Français privilégiant la sécurité et la liquidité.

Plus de 250 milliards d’euros restent placés sur des livrets bancaires fiscalisés
Crédit photo © Reuters

Ce n'est pas un scoop, les livrets bancaires ordinaires sont devenus très faiblement rémunérés en plus d’être fiscalisés (à 30%) : entre 0,05% et 0,20% d’intérêts annuels bruts pour beaucoup d’entre eux et jusqu’à 0,70% actuellement pour les meilleures offres du marché le plus souvent proposées par les filiales bancaires des constructeurs automobiles Renault et Stellantis. Ce qui peut surprendre en revanche, c'est que beaucoup de Français détiennent encore des avoirs conséquents sur ces supports d’épargne qui gardent comme seuls avantages une parfaite liquidité et une grande flexibilité avec des plafonds très élevés.

Plus de 20 millions de livrets ordinaires

D’après le dernier observatoire de l’épargne réglementée de la Banque de France, plus de 20 millions de livrets ordinaires étaient ainsi recensés en décembre 2021, sachant qu’une même personne peut en détenir plusieurs contrairement aux livrets d’épargne réglementée. 259 milliards d’euros étaient logés sur ces livrets, soit un encours moyen de 12.659 euros. En comparaison, l’encours global du Livret A, non fiscalisé et bientôt rémunéré à 2%, n’est pas si éloigné : actuellement proche de 360 milliards d’euros. Celui du Livret de Développement durable (LDDS), rémunéré au même niveau, est même inférieur à 130 milliards d’euros.

Réceptacle d’un surplus d’épargne ?

Les dépôts sur ces livrets sont très concentrés car environ 12% disposent d’un montant supérieur à 20.000 euros et représentent près de 86% de l’encours total. En 2021, la plus grande partie de l’encours des livrets ordinaires (41%) était d’ailleurs détenue par les épargnants âgés de 45 à 65 ans. On peut donc imaginer que beaucoup de détenteurs de ces livrets si bien garnis sont de gros épargnants ayant probablement déjà atteint les plafonds réglementaires de leurs Livret A ou LDDS. A ce titre, 4,3 millions de livrets A détenus par des personnes physiques dépassaient déjà fin 2021 le plafond réglementaire de 22.950 euros.

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Préférence pour la sécurité et la liquidité

Par ailleurs, 31% de ces livrets ordinaires ont une ancienneté comprise entre 1 et 5 ans et concentrent 27% de l’encours total. Comme le souligne la Banque de France, cela suggère qu’une bonne partie des épargnants a préféré une rémunération faible sur un placement sans risque en capital, relativement à des alternatives telles que l’investissement en assurance vie ou en actions. Autre chiffre marquant, 32% des livrets ordinaires ont plus de dix ans et représentent le même poids dans les encours.

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