Fin 2012, 1 Livret A sur 10 avait plus de 15.300 euros d’encours. Concernant les LDD, près d’un tiers disposaient de plus de 6.000 euros
En 2012, les Français se sont rués sur le Livret A et le LDD. Le constat n’est pas nouveau. Les chiffres de collecte diffusés au fil des mois ont en effet déjà montré que le Livret A a capté 32,6 milliards d’euros l’an passé et le LDD 22,7 milliards d’euros, dopés par le relèvement de leurs plafonds respectifs.
Le rapport de l’Observatoire de l’épargne réglementée qui vient d’être publié apporte cependant un éclairage nouveau sur le phénomène.
L’encours moyen en hausse
En premier lieu, il quantifie de manière précise l’augmentation des encours moyens. Pour le Livret A, l’encours moyen a augmenté en un an de 446 euros, jusqu’à atteindre 3.796 euros. La progression est encore plus spectaculaire du côté du LDD. De 2.892 euros fin 2011, l’encours moyen est passé à 3.734 euros en 2012, soit une hausse de 902 euros.
Comme le souligne le rapport, les flux de 2012 sont d’ailleurs venus alimenter avant tout les livrets les plus importants. L’encours des Livrets A de plus de 15.300 euros a en effet progressé de 31,3 milliards d’euros. Un chiffre a peu près équivalent à la collecte annuelle de 32,6 milliards d’euros. En ce qui concerne le LDD, les livrets de 6.000 euros ou plus (l’ancien plafond) ont vu leur encours cumulé augmenter de 24,9 milliards d’euros, face à une collecte totale de 22,7 milliards d’euros.
Conséquence, on dénombre de plus en plus de « gros livrets ». Selon l’Observatoire, 10,5% des Livrets A disposent désormais de plus de 15.300 euros d’encours, contre 8,5% fin 2011. En nombre, cela représente environ 6,65 millions de livrets qui regroupent plus de la moitié des encours totaux des Livrets A
Des arguments pour les partisans d’une fiscalisation des LDD
Par ailleurs, 31% des LDD (soit 7,6 millions de livrets) ont aujourd’hui plus de 6.000 euros d’encours alors qu’ils n’étaient que 26,9% dans ce cas fin 2011. Ils pèsent à eux seuls 74,2% des encours contre 61% un an plus tôt.
Ces chiffres vont à l’évidence donner des arguments aux partisans d’une fiscalisation (au moins partielle) du LDD. Un rapport remis récemment suggère notamment d’imposer les intérêts perçus sur les encours supérieurs à 6.000 euros. Au vu de ces données, une simple soumission aux prélèvements sociaux des gros LDD aurait rapporté selon nos calculs 62 millions d’euros en 2012.
| Source : Banque de France | ||
|---|---|---|
| En nombre | En encours | |
| Livrets A de plus de 15.300 euros | 10,5% | 50,8% |
| LDD de plus de 6.000 euros | 31% | 74,2% |
