Les Français ont thésaurisé pendant la crise

23.097 euros !... C'est le montant moyen par Français des dépôts bancaires estimés à la fin du mois de juillet. D'après les données de la Banque de France compilées par L'Argent & Vous, ces dépôts atteignaient en masse 1.509 Milliards d'euros. Si le penchant des Français pour la thésaurisation s'est clairement traduit dans les taux d'épargne calculés par l'Insee (16,8% en 2011, un plus haut de 30 ans), les encours de dépôts en donnent aussi un aperçu éloquent.

Il y a 5 ans, avant les premiers soubresauts de la crise, ce stock de dépôts dépassait à peine les 1.161 Milliards d'euros. La hausse atteint donc 30%, soit une moyenne de 5,4% par an ! Ceci dans un contexte où beaucoup ont pourtant constaté de fortes pressions sur leurs revenus. Mais comme le montrent les dernières enquêtes de conjoncture, beaucoup de Français sont prêts en périodes difficiles à rogner sur les dépenses courantes pour se constituer un matelas d'économies aisément mobilisables.

Certes, parler d'encours globaux peut être trompeur, la photographie du pays n'étant pas la même qu'il y a 5 ans. La population a par exemple augmenté, d'après les chiffres de l'Insee. Il n'empêche que si l'on raisonne par encours moyen pour tenir compte de la démographie, la tendance demeure nettement haussière. En juillet 2007, l'encours moyen de dépôts pouvait être estimé à 18.254 euros. Autant dire que la progression sur 5 ans reste soutenue (+26,5%), traduisant une progression annuelle moyenne de 4,8%.

Certainement soucieux de conserver des liquidités disponibles en cas de coup dur, les Français alimentent toujours autant leurs comptes courants. Ces derniers pèsent un peu plus de 31% des encours, un poids équivalent à celui de 2007. En revanche, la percée des livrets (dont le Livret A) est spectaculaire... Avec plus de 417 Milliards d'euros d'encours, ils comptent pour 27,7% des dépôts. Un taux de pénétration en hausse de 5,5 points en 5 ans qui s'est fait au détriment de supports plus contraignants et moins avantageux en période taux bas (PEL) ou de produits en extinction (PEP).

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Il est également intéressant de souligner que les Livrets parviennent même à supplanter les comptes courants dans la plupart des régions... Seule l'Ile-de-France et la région Paca privilégient les comptes ordinaires, faisant pencher la balance de leur côté au plan national.

Ceci confirme d'ailleurs l'importance du poids économique des régions dans la ventilation des dépôts. Alors que l'Ile-de-France pèse pour moins de 20% de la population française, elle capte plus de 31% des dépôts (471 Milliards d'euros), contre 30% en 2007. Ainsi, on peut y estimer la moyenne de dépôts à plus de 39.000 euros par habitant.

Pour la seule province, la moyenne tombe à 19.462 euros, avec des chiffres voisins de 21.000 euros en Paca et de 22.000 euros en Rhône-Alpes...