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Deux composantes jouent désormais à la hausse : l'inflation et les taux interbancaires, directement influencés par la remontée des taux de la BCE.
Il est encore tôt pour estimer le prochain taux de rémunération du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) qui sera fixé dans 6 mois mais une chose est sûre, il va encore fortement augmenter lors de sa prochaine révision en février 2023.
Pour faire simple, la formule de calcul du taux de rémunération de ces deux livrets correspond à la moyenne semestrielle du taux d’inflation des six derniers mois (hors tabac) et des taux interbancaires à court terme de la zone Euro (€STR), avec un arrondi calculé au dixième de point le plus proche. On le sait déjà, les niveaux d’inflation vont encore augmenter dans les prochains mois avec probablement un pic à 7% cet automne. Mais ce qui change, c’est la remontée des taux interbancaires, directement influencés par la hausse des taux directeurs de la banque centrale européenne (BCE). Ces deux composantes vont ainsi se conjuguer pour aboutir à un taux de rémunération théorique qui devrait largement dépasser 3%.
Pic d’inflation attendu cet automne
Essayons maintenant d’affiner ce calcul. Au niveau de l’inflation, on connaît déjà l'évolution de l'indice des prix à la consommation (hors tabac) de juillet, annoncée par l’Insee à 6,2%. Pour la suite, l’Insee estime que l’évolution des prix à la consommation culminera à environ 7% en septembre avant de se stabiliser entre 6,5% et 7% en fin d’année. En moyenne, on pourrait ainsi être à 6,5% entre juillet et décembre, la période qui servira au calcul de la rémunération des Livret A et LDDS à la mi-janvier pour une application à compter du 1er février.
Taux interbancaires sous l’influence de la BCE
S’agissant des taux interbancaires qui étaient encore largement négatifs début juillet, ils sont remontés proches de 0 après la hausse des taux directeurs de la BCE le 22 juillet. Un nouveau tour de vis de 50 points de base paraît très probable en septembre, peut-être suivi d’un ou deux autres d’au moins 25 points de base d’ici la fin de l’année. On pourrait alors se retrouver avec un €STR proche de 1% fin 2022. De quoi porter la moyenne de ce taux sur 6 mois autour de 0,2%.
Taux théorique
La moyenne arithmétique de ces deux composantes se situerait ainsi entre 3,30% et 3,40%. Le résultat de ce calcul serait alors transmis au gouvernement par la Banque de France, sachant qu’un geste exceptionnel supplémentaire, ou l’inverse, reste toujours possible mais peu probable dans les conditions actuelles. Un taux du Livret A à 3,30% ou 3,40% marquerait un plus haut depuis 2008 où il se situait à 4%.
Quel surplus de rémunération ?
Pour les 55 millions de détenteurs de Livret A, un taux de 3,3% permettrait de générer jusqu’à 757,35 € d’intérêts annuels pour un livret rempli au plafond de 22.950 €, soit près de 300 € de mieux qu’aujourd’hui avec un taux de 2%. Avec 10.000 € sur son Livret A, le surplus serait de 130 € par an (de 200 € à 330 €), soit au total un peu plus de 27 € par mois.
Raisonner en base annuelle n’est cependant pas très pertinent car ces taux de rémunération sont susceptibles d’être révisés à la baisse à partir d’août 2023 avec l’hypothèse souhaitable d’une décrue de l’inflation à partir de l'an prochain. Ce mouvement devrait cependant être très progressif de sorte que le taux du Livret A ne devrait pas beaucoup reculer l’été prochain.
Un LEP à plus de 6%
Le taux du livret d’épargne populaire (LEP) est quant à lui déterminé pour couvrir l’inflation moyenne. Il a ainsi de grandes chances d’être porté autour de 6,5% le 1er février 2023. Le LEP reste cependant soumis à des plafonds de revenus et il n'est pas possible d'y placer plus de 7.700 €.
