Faut-il encore ouvrir un CEL ?

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Sans projet d'emprunt, l'intérêt de ce produit reste très limité

Faut-il encore ouvrir un CEL ?
Crédit photo © Boursier.com

Le compte épargne logement est un produit bien connu des Français, auquel ils confient actuellement plus de 34,5 milliards d'euros d'épargne. Il faut dire qu'il s'agit d'un produit souple. Avec un fonctionnement proche de celui d'un livret, il permet de placer jusqu'à 15.300 euros. Les versements (75 euros au minimum) et les retraits sont libres, à condition de laisser au moins 300 euros sur le compte.

Par rapport à un livret classique, il a de surcroît l'avantage de donner accès à un prêt à taux préférentiel (achat immobilier, travaux...), voire à une prime de l'Etat.

Une rémunération très faible

La médaille a toutefois un revers. En contrepartie de ces avantages, le CEL rapporte peu, surtout en période de taux bas. Sa rémunération correspond aux deux tiers du taux du livret A (arrondis au quart de point le plus proche). Actuellement, un CEL ne paie donc pas plus de 1,25%. En outre si les intérêts sont exonérés d'impôts, ils sont soumis aux prélèvements sociaux de 15,5%. Autrement dit, un CEL sert à l'heure actuel à peine plus de 1,05% net.

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Faut-il alors s'orienter vers ce type de produit ? Sans projet immobilier à terme, un épargnant aura tout intérêt à regarder ailleurs. Par exemple vers un Livret A ou un LDD (1,75% net), voire vers un PEL qui peut offrir 2,11% nets en échange d'un blocage des fonds pendant au moins 2 ans.

Des critères à respecter

Dans le cas contraire, le CEL peut bien évidemment avoir un intérêt. Pour autant, le recours à ce produit n'est pas systématiquement avantageux. Pour avoir droit au prêt, le détenteur doit en premier lieu remplir plusieurs conditions. Le CEL doit être ouvert depuis plus de 18 mois et avoir produit un minimum d'intérêts (75 euros par exemple pour financer une acquisition). Il est aussi à noter que les CEL ouverts depuis le 1er mars 2011 ne peuvent plus financer l'achat d'une résidence secondaire.

En marge de ces critères, les conditions du prêt sont aussi à regarder avec attention. Elles dépendent des intérêts acquis pendant la phase d'épargne et du taux auquel ont été acquis ces intérêts. Le calcul pouvant être complexe (surtout si le taux a évolué dans le temps), le plus simple est de demander une simulation à sa banque pour ceux qui possèdent déjà un CEL.

Des calculs complexes

Globalement, la méthode consiste à faire le cumul des intérêts acquis (par niveau de taux) et à ajouter la prime d'état pour déterminer les droits à prêt. Selon la durée choisie (2 à 15 ans), la banque reconstitue alors le montant pouvant être emprunté (jusqu'à 23.000 euros). Le taux d'emprunt correspond quant à lui au taux d'acquisition des intérêts augmenté de 1,5%. Pour des intérêts obtenus au taux actuel de 1,25%, le taux d'emprunt sera donc de 2,75% (hors assurance).

Si le système s'avère complexe, il est en tout cas primordial d'étudier de près la question et de faire des simulations. Aujourd'hui, il est en effet possible d'emprunter en direct à des taux proches de ceux offerts via un CEL. Avant d'opter pour ce produit, il faut donc veiller à ce que le gain espéré sur le prêt ne soit pas absorbé par la perte subie pendant la phase d'épargne par rapport à un support plus rémunérateur.

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