Chez les investisseurs, fortunés ou non, le fonds en euros fait de la résistance

Chez les investisseurs, fortunés ou non, le fonds en euros fait de la résistance

La fébrilité des marchés, le contexte géopolitique et les perspectives économiques moroses ont profité aux poches sécurisées des contrats d’assurance vie au 1er trimestre.

Chez les investisseurs, fortunés ou non, le fonds en euros fait de la résistance
Crédit photo © iStock

N’en déplaisent à certains distributeurs, les fonds en euros de l’assurance vie ont été fortement plébiscités en ce début d’année, montre l’Observatoire du conseil financier indépendant de Nortia, établi à partir des données de plus de 1.200 conseillers en gestion de patrimoine (CGP).

D’après cette enquête trimestrielle, la répartition de la collecte brute en assurance vie opérée par les CGP a été majoritairement orientée vers les supports en euros lors de la période janvier-mars. Alors qu’au trimestre précédent, 60% de la collecte avait été réalisée sur les UC, cette dernière est tombée à 42% au 1er trimestre, 58% ayant été placé sur les fonds en euros.

Le fonds euros, position défensive par excellence

Echaudés par la guerre en Ukraine, des perspectives économiques internationales moroses, et le changement de ton des banques centrales – les professionnels de la gestion de patrimoine ont privilégié la sécurité pour les flux en assurance vie de leurs clients.

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« Malgré des rendements plus faibles que l’inflation, ceux-ci continuent de trouver leur public dans ces phases de marchés risk-off, relève Philippe Parguey, directeur général de Nortia. Position défensive par excellence, le fonds euros rassure les investisseurs indécis et risquophobes face à l’environnement global actuel. En ce sens, du fait de la forte baisse des marchés, le CAC 40 affichant –6,89 % au T1 2022, les CGP se sont davantage tournés vers ces supports pour sécuriser les portefeuilles des clients, et ont plébiscité en parallèle les comptes-titres, appréciés pour leur souplesse en période de volatilité. »

Des arbitrages prudents que l’on ne retrouve d’ailleurs pas que chez les épargnants aisés s’offrant les services de CGP. Le même phénomène est constaté à l’échelle de l’ensemble des détenteurs de contrats d’assurance vie : au mois de mars, la collecte brute des supports en euros (+600 M€, à 8,8 Md€) a ainsi été supérieure à celle des UC (+500M€, à 5,6 Md€), a rapporté France Assurances.

La prudence devrait certainement demeurer au 2e trimestre, et le fonds en euros continuer d’en profiter, alors que l’aversion au risque reste dominante chez les opérateurs et que les craintes d'une récession mondiale sont grandissantes.

Les UC portent la collecte nette de l'assurance vie

Sur le "stock" toutefois, pas de grand renversement de tendance, puisqu’en "net", les unités de comptes continuent de gagner du terrain au détriment des fonds en euros.

Depuis plusieurs années déjà, les offres des distributeurs mettent l’accent sur les supports risqués et la poche obligataire sécurisée tend à s’amenuiser dans les nouveaux contrats tandis que les anciens, parfois entièrement investis sur les fonds en euros, sont liquidés par leurs titulaires retraités.

La Pierre toujours au top

Actif tangible, durable et profitant de l’inflation, l’immobilier reste l’un des placements favoris des investisseurs en ce début d’année. Chez les CGP, cette classe d’actifs a représenté plus du quart de la collecte brute des UC (26%), contre 17,3% au 4e trimestre 2021, rapporte l’Observatoire du conseil financier indépendant.

« La pierre papier a montré sa résilience lors des deux dernières années et il est tout à fait logique que les investisseurs la plébiscite lorsque les marchés sont chahutés, observe Adrien Lhermitte, directeur de l’ingénierie de Nortia. Au 1er trimestre, l’immobilier s’est présenté comme un excellent support de sécurisation des portefeuilles, complémentaire des fonds en euros. »

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