- 2
Plusieurs assureurs proposent un surplus de rendement aux assurés dont les contrats respectent certains critères. Mais ces pratiques sont parfois jugées trop complexes et restrictives
3,05% au lieu de 2,55%. C’est que vont obtenir certains clients d’Axa avec leur contrat d’assurance-vie au titre de l’année 2014. La compagnie a en effet décidé d’accorder une nouvelle fois une « carotte » aux assurés respectant deux critères : avoir plus de 50.000 euros sur le contrat et avoir investi 25% au moins des fonds en unités de comptes.
Ceux qui n’ont respecté qu’une seule de ces deux exigences auront aussi une rallonge de rendement, mais de seulement 0,15%. Quant aux autres clients, ils devront se contenter du plancher de 2,55% sur leur fonds en euros.
Une pratique montée en puissance depuis 2010
Cette politique de bonus est loin d’être isolée. Parmi les assureurs qui ont déjà dévoilé leurs taux 2014, MMA a aussi mis en avant des rendements pouvant fluctuer entre 2,55% et 3,05% selon deux critères (50.000 euros d’encours et 20% au moins en UC).
Introduit en 2010 par Axa et SwissLife, le bonus est devenu un élément incontournable de l’assurance-vie et tout porte à croire qu’il sera une nouvelle fois un pivot du marché en 2014. En 2012, le prescripteur d’assurances Good Value for Money (GVfM) estimait déjà à 10% la part du marché de l’assurance-vie soumise à bonus.
Un discours séduisant...
Il faut dire que dans une période de baisse inéluctable des rendements, les bonus ont été un moyen pour les assureurs de limiter la casse en communiquant sur des taux plus avantageux. Les assurés concernés ont d’ailleurs pu s’y retrouver. Initialement limité à 10-15 centimes, le surplus de rendement a rapidement grimpé pour se situer actuellement autour de 40-60 centimes. En 2013, l’écart théorique a même pu atteindre 90 centimes dans certains cas.
... mais pas exempt de critiques
Reste que ces pratiques ne sont pas sans soulever certaines critiques. Dans un avis d’expert publié par L’Argent & Vous en février dernier, Cyrille Chartier-Kastler, le fondateur de GVfM, déplorait « une surenchère en termes de marketing et de communication ». En dépit de l’effet d’affichage, les bonus sont en effet souvent réservés à une part réduite des assurés.
Quant aux critères, Cyrille Chartier-Kastler les jugeaient de plus en plus complexes et contraignants, certains assureurs exigeant par exemple que les conditions continuent à être respectées après la fin de l’année concernée. L’expert espérait alors pour 2014 un retour à une meilleure lisibilité des taux.