Afflux de particuliers en bourse au 2e trimestre : l'effet Natixis

Afflux de particuliers en bourse au 2e trimestre : l'effet Natixis
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Le nombre d'opérations boursières réalisées par des particuliers en France a bondi au 2e trimestre, proche de son record du dernier trimestre 2019. A la source de cet afflux exceptionnel, une infortune pour bon nombre d'entre eux : l'OPA Natixis.

Afflux de particuliers en bourse au 2e trimestre : l'effet Natixis
Crédit photo © AMF

D’après les données de l’Autorité des marchés financiers, le nombre de particuliers qui ont réalisé au moins une opération boursière a progressé significativement au 2e trimestre par rapport au début de l'année : 934.000 personnes ont passé un ordre d’achat ou de vente sur des actions entre le début du mois d’avril et la fin juin, soit 162.000 de plus qu’entre janvier et mars.

Ce nombre est le plus haut enregistré depuis le 4e trimestre 2019, où une affluence record de 945.000 investisseurs particuliers en France avait été observée sur les marchés boursiers, période portée par le succès de l’introduction en bourse de La Française des Jeux.

Cette fois en revanche, l’importance du volume ne s’explique pas par un afflux d’acheteurs mais par une forte vague vendeuse.

Le deuxième trimestre 2021 a en effet été marqué par un événement bien moins heureux pour les actionnaires individuels : celui de l’offre publique d’achat de BPCE sur sa filiale Natixis, au prix dérisoire de 4 euros par action (le titre avait été introduit en 2016 à 19,55 euros), en vue de la retirer de la cote après cinq années d’une aventure boursière pour le moins catastrophique.

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181.000 vendeurs de l’action Natixis

Pour cette seule opération, initiée le 4 juin et clôturée le 9 juillet, ce sont ainsi 181.000 particuliers qui ont vendu leurs titres Natixis. Dans son dernier « Tableau de bord des investisseurs particuliers actifs », l’AMF indique qu’au 2e trimestre, 181.000 des 934.000 personnes ayant réalisé un achat ou une vente sur des actions ont « uniquement vendu un titre dans le cadre d’une offre publique ».

L’AMF n’a pas souhaité nous indiquer l’OPA à laquelle elle faisait référence, mais une source proche du dossier nous a confirmé que ce chiffre se rapportait bien, « et uniquement », à l’offre d’achat de BPCE sur Natixis.

On notera qu’a priori le compteur de l’AMF a été arrêté fin juin. Or, l’opération s’étant poursuivie neuf jours supplémentaires, le nombre total de vendeurs relatif à cette OPA devrait donc s’avérer supérieur (peut-être au-dessus de la barre des 200.000) mais notre source n’a pas pu nous l’attester.

Dans ces conditions, bien sûr, le solde acheteurs/vendeurs s’en est retrouvé « artificiellement » déséquilibré entre avril et juin, passé de +34 au 1er trimestre, à -121 au 2e trimestre (706.000 vendeurs pour 585.000 acheteurs).

Moins d’acheteurs qu’au premier trimestre

En mettant de côté l’épisode Natixis, le mouvement des particuliers en bourse a un peu baissé par rapport au début de l’année.

En dépit d’une très belle reprise du CAC 40 (+17,2% au 1er semestre, record à 6666,26 points en clôture le 17 juin, du jamais vu depuis 21 ans), pas de fièvre acheteuse notoire : parmi les 585.000 particuliers ayant acheté des actions, 55.000 sont des nouveaux venus, des personnes qui n’avaient pas réalisé de transaction depuis le 1er janvier 2018 : c’est moins qu’au premier trimestre (70.000 néophytes) et qu’au 4e trimestre 2020 (59.000).

Côté volume de transactions, même constat : le nombre de passages d’ordre réalisés par des particuliers sur les actions a baissé par rapport aux deux trimestres précédents, à 13,3 millions (14,85 millions par trimestre en moyenne en 2020 et 6,17 millions par trimestre en moyenne les deux années précédentes).

ETF, obligations et produits dérivés

En dehors des actions, les opérations sur les autres produits boursiers affichent également une petite baisse : 103.000 ordres sur les ETF (contre 111.000 au T1), 19.000 sur les obligations (vs. 18.000 au T1), et 15.000 sur les certificats et warrants (vs. 16.000 au T1).

Au global, le nombre d’acheteurs particuliers reste toutefois supérieur aux 4e et 3e trimestres 2020, où 557.000 et 471.000 investisseurs ayant réalisé des opérations d’achats avaient été enregistrés.

Effet crise

Après l’afflux observé au 1er semestre 2020 (675.000 acheteurs au T1, et 641.000 au T2) au plus fort de la crise, le nombre de particuliers en bourse semble plutôt s’être stabilisé depuis la fin 2020.

La pandémie et les épisodes boursiers qu’elle a entraînés avec elle (krach, meme stocks, cryptos, chute des obligations d’Etat…) a toutefois donné un bon coup de fouet à l’appétence des ménages français pour les marchés financiers : exception faite de la cotation de la FDJ, ils sont quasiment deux fois plus nombreux à avoir acheté des actions ces derniers mois qu’ils l’étaient en 2019…

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