Aéma : Afer conclue

Aéma : Afer conclue

Pour le rachat d’Aviva France, qui assure l’Afer, cette dernière a annoncé sa préférence pour Aéma.

Aéma : Afer conclue
Crédit photo © RD/Investir

C’était un secret de polichinelle, mais l’Afer a estimé qu’il fallait célébrer la chose. Sous les ors de la Maison des polytechniciens, à Paris, la plus grande association d’épargnants, par la voix de son président Gérard Bekerman, a annoncé jeudi 27 mai avoir arrêté son choix sur Aéma comme repreneur d’Aviva France. « Ce partenaire, je vous le dis sans réserve est notre préféré […] L’Afer et l’Aéma ont une affinité associative », a-t-il déclaré.

L’Afer, très célèbre pour son contrat d’assurance-vie, est en effet liée à l’assureur londonien Aviva depuis 1976. Or, ce dernier a déclaré l’année dernière vouloir céder sa branche en France. Depuis, c’est le défilé des prétendants auprès de l’association : Generali ou encore Allianz et le fonds bermudien Athora avaient un temps été évoqués.

Droit de veto

Car l’association, avec 760.000 adhérents et 60 milliards d’euros de capitalisation environ, possède une sorte de droit de veto sur le repreneur. C’est donc le mutualiste Aéma, déjà le fruit d’une récente union entre la Macif et Aésio, qui emporte finalement l’élection de l’Afer.

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« Ce n’est pas le rôle de l’Afer d’imposer une préférence », a cherché à nuancer Gérard Bekerman (au centre en photo). Mais l’opération avait bien pour but de mettre le parent britannique devant un fait accompli.

Le président et le directeur général d’Aéma, Pascal Michard et Adrien Couret (à droite et à gauche en photo), étaient d’ailleurs présents pour l’occasion. « Il faudra être prêt à partager votre gâteau avec nous […] Il faudra que les performances en retour soient au rendez-vous », leur a enjoint Gérard Bekerman, ajoutant le regard à la parole.

Plus spécifiquement, il a mis en avant quatre exigences lors de son processus de sélection : le respect du paritarisme, la performance du fonds général accompagnée de la diversification des gérants, la résolution des vieux contentieux et, enfin, la mise à disposition de moyens pour permettre aux adhérents d’être davantage des acteurs de l’association.

Brexit à la sauce assurance

Avec Londres, à l’inverse, plus aucun faux-semblant : à la question de savoir s’il regrette Aviva, Gérard Bekerman répond « non ». Il reconnaît ensuite que « la relation a été difficile, mais exigeante » et déplore les « courtes vues qui ont entraîné de courts mandats » à la direction d’Aviva.

Pour la suite, l’Afer envisage parfaitement que les produits Aéma soient proposés par ses agents et vice-versa. Le courtier Epargne actuelle pourrait au passage voir son importance réduite pour la distribution de l’assurance-vie de l’Afer.

Les conditions générales de ce contrat ne sont pas remises en cause pour le moment, mais Gérard Bekerman a évoqué une nouvelle unité de compte qui pourrait inciter les épargnants à plus de diversification, mais sans contrainte sur les versements. « Les épargnants savent mieux que les assureurs ce qui est bon pour eux », a-t-il encore déclaré.

Le montant de la transaction n’est pas connu, d’autant qu’elle est encore loin d’être finalisée. Il faut que l’assemblée générale de l’Afer aille dans le même sens que son président, puis que les autorités donnent leur aval. La noce pourrait être célébrée d’ici la fin de l’année.

Photo : Adrien Couret, directeur général d'Aéma, Gérard Bekerman, président de l'Afer et Pascal Michard, président d'Aéma, le jeudi 27 mai, à Paris.

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