Actions : les gros dividendes ne sont pas toujours la meilleure solution

Actions : les gros dividendes ne sont pas toujours la meilleure solution
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Un épargnant visant la constitution d’un capital à terme peut être pénalisé par une distribution régulière. Explications.

Actions : les gros dividendes ne sont pas toujours la meilleure solution
Crédit photo © Reuters

Depuis quelques années, les distributions de dividendes sont devenues un fantasme. Beaucoup d’actionnaires y voient la juste récompense de leur fidélité. De l’autre côté, des études pointent régulièrement l’indécence des sommes versées… au détriment de l’investissement ou des salariés.

Le débat est loin d’être clos. Mais il est l’occasion de rappeler que les dividendes ne constituent pas toujours une source de performance. Certes, du point de vue de certains actionnaires, la distribution a le mérite de rendre liquide une partie de l’investissement et donc de procurer des revenus réguliers.

En revanche, pour ceux qui investissent dans une logique de capitalisation à moyen-long terme, le dividende peut paradoxalement se révéler pénalisant sur le plan économique.

Exemple sans distribution

Prenons l’exemple volontairement exagéré d’un investissement de 100 euros (20 actions à 5 euros) sur un titre ayant une croissance annuelle de 50%. Au bout d’un an, l’action vaut 7,50 euros et après deux ans, 11,25 euros. Déduction faite de la fiscalité (PFU de 30% sur la plus-value), l’investisseur est in fine à la tête d’un capital net de 187,50 euros.

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Exemple avec distribution

Reprenons le même exemple en supposant que la société distribue 50 euros de dividendes à l’actionnaire (2,50 euros par action) au terme de la première année. La valeur de l’action est alors de 7,50 euros (+50%) mais tombe mécaniquement à 5 euros après la distribution.

L’investisseur peut certes réinvestir immédiatement son dividende. Toutefois, il doit auparavant régler la fiscalité (30% de PFU). Ainsi, la somme nette à réinvestir n’est que de 35 euros, soit 7 actions. Au début de la deuxième année, il dispose donc de 27 actions à 5 euros (135 euros).

A la fin de l’année 2, l’action vaut 7,50 euros (+50%) et le patrimoine de l’actionnaire 202,50 euros. Déduction faite de la fiscalité sur les plus-values, l’actionnaire est à la tête de 182,25 euros.

Comparaison

En prenant les mêmes hypothèses de départ (notamment de progression de la valeur et de fiscalité), il apparaît que l’absence de distribution permet de maximiser le capital obtenu à la sortie : 187,50 euros net au lieu de 182,25 euros.

Ceci s’explique aisément. Sans distribution, tous les gains de la première année sont réinvestis automatiquement (50 euros). La taxation n’a lieu qu’à la sortie, sur les gains cumulés au fil du temps (qui correspondent à la plus-value).

En cas de distribution, le dividende est en revanche taxé immédiatement. L’épargnant ne peut réinvestir qu’une somme nette de fiscalité (35 euros). D’où un moindre phénomène de capitalisation.

Précisions

Cet exemple théorique ne tient évidemment pas compte de facteurs annexes, comme l’impact psychologique d’une distribution sur le marché. Mais il montre que toutes choses égales par ailleurs, un épargnant visant la constitution d’un capital à terme n’est pas forcément gagnant lorsqu’il perçoit de gros dividendes.

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