Actions : entre gestion active et gestion passive, l’écart est mince

Actions : entre gestion active et gestion passive, l’écart est mince
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Depuis 2010, la performance moyenne de la gestion active devance celle de la gestion passive… mais seulement d’une courte tête.

Actions : entre gestion active et gestion passive, l’écart est mince
Crédit photo © Reuters

En matière de gestion actions, deux camps s’affrontent. D’un côté, il y a les défenseurs de la gestion active. De l’autre se trouvent les partisans de la gestion passive.

Deux approches bien différentes

La gestion passive consiste à répliquer la composition et donc la performance d’un indice, c’est-à-dire d’un marché. Elle a pour cela recours à des fonds indiciels (ou ETF).

La gestion active fait quant à elle le pari de s’écarter de l’indice de référence, partant du principe que le marché n’est pas parfaitement efficient et que les convictions du gérant peuvent laisser espérer des performances plus soutenues.

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Comparatif depuis 2010

La gestion active est-elle réellement plus efficace ? Pour le savoir, nous avons analysé les performances à partir des données compilées par la Banque de France. Il en ressort que la gestion passive a dégagé une performance cumulée de 63,42% de 2010 à 2017, soit une moyenne de 6,33% par an.

La gestion actions dans son ensemble a réalisé un score de 73,80%, soit un gain annuel moyen de 7,15%. On peut donc en déduire que la gestion active a été payante sur ces 8 années.

Chassé-croisé

Au vu de ces chiffres, le bilan apparaît toutefois assez équilibré. Et il l’est encore plus si l’on regarde les performances dans le détail.

De fait, sur les 8 années analysées, la gestion passive est arrivée en tête trois fois (en 2017, en 2016, en 2014) et a fait jeu égal avec l’ensemble de la gestion actions en 2012.

Si la gestion active l’emporte de peu sur longue période, elle n’offre donc pas la certitude d’être gagnant à chaque fois. Selon la période d’investissement, elle peut même sous-performer.

L’année 2018 en donne un bon exemple. Selon les statistiques provisoires de la Banque de France (à fin novembre), la gestion passive a limité son repli à 2,3% l’an passé alors que le bilan de l’ensemble de la gestion actions était à la même date de -6,3%.

Si l’on intègre ce score provisoire de 2018, l’écart sur longue période apparaît d’ailleurs encore plus réduit. Sur neuf ans, la performance annuelle moyenne de la gestion actions est de 5,57%, dépassant à peine celle de la gestion active (5,34%).

Un surcoût justifié ?

Pour l’épargnant, toute la question est donc de savoir si le surcoût de la gestion active est justifié, car les frais ne sont pas les mêmes des deux côtés. Ils peuvent grimper autour de 1,5% par an, voire 2%, dans la gestion active alors qu’avec des ETF ils se limitent à environ 0,1%.

Bien entendu, chaque cas est particulier. Certains fonds dégagent ponctuellement des performances bien supérieures à la moyenne. Cependant, ce comparatif sur neuf ans montre que dans la durée et au niveau du marché, l’écart est mince. Il tend aussi à accréditer le point de vue des experts qui estiment qu’à long terme la gestion active n’a guère de chances de faire mieux que le marché.

Performances de la gestion actions en France
Source : Banque de France
Gestion actionsGestion actions passive
2018 (à fin novembre)-6,3%-2,3%
2017+11,9%12,3%
2016+3,6%5,6%
201510%5,7%
20146,9%10%
201318,5%14%
201214,8%14,9%
2011-13,8%-15,8%
2010+8,8%7,5%
Moyenne 2010-20177,15%6,33%
Moyenne 2010-2018 (à fin novembre)5,57%5,34%
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