Trimestre au ralenti pour l’assurance vie

Trimestre au ralenti pour l’assurance vie

Les contrats d’assurance vie n’ont collecté que 2,6 milliards d’euros nets au 1er trimestre. Soit près de huit fois moins que les montants nets déposés en parallèle sur les Livrets A.

Trimestre au ralenti pour l’assurance vie
Crédit photo © iStock

Petit mois de mars pour l’assurance vie : ces contrats n’ont drainé que 400 millions d’euros net le mois dernier après 1 milliard d’euros en février et 1,2 milliard en janvier. A titre de comparaison, en 2022, à la même période, cette collecte nette avait atteint 2,2 milliards d’euros, et sur dix ans, la collecte moyenne s’est élevée à près de 2 milliards d’euros – à un niveau donc bien supérieur.

Force est de constater que depuis le début de l’année, avec 2,6 milliards d’euros de collecte sur le trimestre, l’assurance vie attire bien moins les épargnants que le Livret A, qui a collecté en parallèle près de 20 milliards d’euros nets !

Le Livret A, une concurrence inévitable

« La forte concurrence de l’épargne réglementée (qui rapporte aujourd’hui 3% net d’impôt et sans frais, NDLR), explique sans nul doute ce résultat en demi-teinte », analyse Philippe Crevel, du Cercle de l’Epargne.

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« L’assurance vie présente l’avantage, à la différence du Livret A, de ne pas être plafonnée. Elle permet une diversification sur un très grand nombre de supports, unités de compte, permettant de résister mieux que le Livret A à l’inflation. Il n’en demeure pas moins que l’assurance vie est de plus en plus challengée par l’épargne réglementée. Pour contrer ce phénomène, la rémunération des fonds euros a été en hausse en 2022 et plusieurs assureurs ont annoncé des taux bonifiés pour 2023 afin d’attirer les assurés », commente le spécialiste.

Phénomène déjà observé depuis le début de l’année : la collecte brute, c’est-à-dire l’argent placé sur ces contrats brut des retraits, résiste bien : à 14,4 milliards d’euros au mois de mars, cette collecte brute a été tirée par les unités de compte (dont le capital est non garanti mais les placements sont mieux rémunérés à terme), en croissance de 10% par rapport au mois de février, tandis que les versements sur les fonds en euros ont progressé pour leur part de 4%.

14 milliards d'euros de prestations versées en un mois

Si la collecte nette n’est pas éclatante, c’est donc parce que dans le même temps, les assurés ont également procédé à d’importants retraits : les "prestations" versées ont atteint un niveau record de 14 milliards d’euros en mars, contre 11,9 milliards d’euros en février, et 11,6 milliards d’euros en mars 2022.

« Cette forte progression s’explique par l’augmentation du nombre de décès en France donnant lieu à des liquidations pour succession ainsi que par des rachats de la part des ménages en vue d’une réallocation de leur épargne », explique Philippe Crevel.

« Les conditions d’apports en matière d’emprunts immobiliers dont le coût est en hausse, contraignent les acheteurs de logement de puiser plus abondamment dans leur épargne et notamment dans leur contrat d’assurance vie. Par ailleurs, certains assurés sont tentés de replacer une partie des sommes de leurs fonds euros sur des livrets réglementés non saturés », avance-t-il.

Plans d'épargne retraite

Enfin, du côté des Plans d’épargne retraite, la collecte nette reste toujours au très beau fixe : en mars elle a été 463 millions d’euros, soit plus que celle de l’assurance vie, et en progression de 12 % par rapport à mars 2022. D’après France Assureurs, à la fin mars, 4 millions de personnes disposaient d’un PER assurantiel pour un encours de 51,4 milliards d’euros, composé à 46% d’unités de compte

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