Placements : la gestion active est-elle vraiment active ?

Placements : la gestion active est-elle vraiment active ?

Morningstar a analysé 456 fonds de grandes capitalisations européennes. Résultat, 20% de ces fonds qui se disent actifs se contentent de suivre leur indice de référence…

Placements : la gestion active est-elle vraiment active ?
Crédit photo © Reuters

Par opposition à la gestion passive, la gestion active consiste à s’écarter de l’indice de référence pour offrir une perspective de gain supérieure. Mais lorsque vous optez pour un fonds actif, bénéficiez-vous vraiment d’une gestion active ?

D’après Morningstar, ce n’est pas toujours le cas. Le spécialiste de l’analyse de fonds a passé en revue 456 fonds de grandes capitalisations européennes. Or, il ressort de ce travail que 20% des fonds peuvent être qualifiés de « closet indexers ». En d’autres termes, ces fonds se présentent comme actifs mais se contentent de reproduire très largement leur indice de référence.

Pour parvenir à ce résultat, Morningstar a cherché à déterminer l’ « active share » des fonds ou leur part de gestion active, c’est-à-dire le niveau des positions en commun avec l’indice (de 0% à 100%).  En dessous de 60% d’active share, le fonds est considéré comme proche de l’indice.

Si la Suisse apparaît en tête de cette « fausse gestion active » (50% de fonds répliquant peu ou prou l’indice), la France est quant à elle dans la moyenne avec une part de 19%.

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Une gestion passive au prix d’une gestion active ?

Bien sûr, la gestion active n’a pas que des avantages. Sa promesse de rendement élevé va de pair avec un risque accru. « Plus la part de gestion active augmente, plus la dispersion de performance et le risque augmentent fortement. On retrouve les meilleurs fonds comme les moins performants parmi les fonds les plus actifs », notent les auteurs du rapport. Ils précisent par exemple que les fonds actifs sont exposés à hauteur de 30% aux small et mid caps, contre 8% pour les moins actifs.

Reste que lorsqu’un investisseur achète une gestion active, il en connaît généralement les avantages et les contraintes et surtout il en paie le prix. Certes, les 25% de fonds les moins actifs facturent en moyenne moins de frais (1,67% pour le grand public) que les 25% de fonds les plus actifs (2%). Mais la corrélation entre frais et active share n’est pas systématique, deux fonds de même profil pouvant avoir des frais très différents. Ainsi, les auteurs se demandent si les investisseurs ne paient pas parfois des frais de gestion active pour une simple gestion passive.

Dans ces conditions, mieux vaut regarder de près les fonds avant d’investir en faisant une analyse combinée des performances, du risque, de la part de gestion active et des frais facturés.

Du mieux depuis 2008

Si 1 fonds sur 5 n’a pas une gestion véritablement active, Morningstar remarque que la proportion est toutefois en train de reculer. Crise oblige, le pic a été atteint en 2008 avec près de 40% des fonds répliquant leur indice. Et il y a 3 ans, le chiffre était encore de 30%.

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