- 8
Une étude de l’Insee montre qu’en cinq ans, la part de foyers détenant une assurance-vie est passée de 34,7% à 36,5%. A l’inverse, les Français sont moins nombreux à posséder des actions
Moins de risque. Tel peuvent être résumés les comportements d’épargne des Français depuis cinq ans à la lecture d’une étude publiée par l’Insee. Certes, celle-ci nous apprend que 90% des foyers détiennent actuellement un patrimoine financier (même minime) autre qu’un compte chèque. Une proportion stable par rapport aux résultats d’une enquête similaire menée en 2010. Reste que la ventilation de ce patrimoine financier a bien changé.
Moins de valeurs mobilières
Faut-il y voir une conséquence de la crise ? Toujours est-il que l’investissement en direct dans des entreprises n’a plus la cote. En dépit de la poussée récente du crowdfunding, la détention de valeurs mobilières (actions, obligations…) a fortement reculé. 16,5% des ménages seulement en possèdent alors qu’ils étaient 19,3% dans ce cas en 2010 et même 24,2% en 2004.
L’épargne salariale est également moins répandue. En cinq ans, le taux de détention est passé de 15,1% à 14,5%.
La sécurité avant tout
Les Français se sont donc orientés vers des produits moins risqués. Même s’ils sont aujourd’hui montrés du doigt pour leur faible rémunération et qu’ils voient les capitaux s’enfuir, les livrets défiscalisés (Livret A, LDD, LEP) restent utilisés par 85,9% des ménages.
L’une des plus belles progressions est à mettre à l’actif de l’assurance-vie. 36,5% des foyers possèdent au moins un contrat, contre 34,7% en 2010 et 26,2% en 2004. Cela ne constitue pas vraiment une surprise dans la mesure où l’assurance-vie a déjà prouvé sa bonne santé avec une collecte nette de 21,3 milliards d’euros en 2014 et de plus de 18 milliards depuis janvier.
Dans le détail, les chiffres de l’Insee indiquent que si l’assurance-vie est très prisée des professions libérales (60,6% de taux de détention), elle est aussi plébiscitée par les agriculteurs (53,9%). En revanche, les moins de 30 ans y sont encore peu sensibles : à peine plus de 20% des personnes de cette catégorie sont équipées.
Cette étude confirme aussi le retour en grâce du PEL. En 2010, son taux de détention avait chuté à 22,5% (contre 33,6% en 2004). Mais grâce à un taux relativement attractif, de nombreux plans ont été ouverts depuis. Tant et si bien qu’il concerne désormais plus d’un foyer sur quatre.
L’immobilier dans 6 cas sur 10
En marge du patrimoine immobilier, l’Insee s’est aussi penché sur l’immobilier. Faisant écho à des données présentées cette semaine, elle rappelle qu’environ 58% des ménages sont propriétaires de leur résidence principale. Mais en ajoutant ceux qui détiennent un autre bien, la part de Français ayant un patrimoine immobilier passe à 62,7%. La pierre fait donc de plus en plus figure de placement de choix. En témoigne cette proportion qui a augmenté de 0,8 point en 5 ans et de 2,2 points en 11 ans.
Quid du patrimoine pro ?
Si l’essentiel du patrimoine des Français est détenu à titre personnel, 15% des foyers comptent dans leur stock un patrimoine professionnel. Pour 8,1% des ménages, ce patrimoine professionnel est constitué par la détention d’une entreprise. Mais l’Insee souligne en regard que 7% des ménages ont un patrimoine professionnel non exploité (essentiellement des terres). Bien évidemment, ici, l’investissement est en général étroitement lié à l’activité du ménage. Ainsi, 73,7% des travailleurs indépendants possèdent un patrimoine professionnel. Et les anciens indépendants partis à la retraite sont encore 31% dans ce cas.
