Participation et intéressement : dernière ligne droite pour faire son choix

Participation et intéressement : dernière ligne droite pour faire son choix

Les bénéficiaires de primes de participation et d'intéressement n'ont plus que quelques jours pour décider s'ils souhaitent placer ces sommes sur leurs supports d'épargne collectifs ou les empocher directement.

Participation et intéressement : dernière ligne droite pour faire son choix
Crédit photo © Reuters

Les salariés français bénéficiant d’un plan d’épargne salariale ont officiellement jusqu’à la fin du mois pour décider de percevoir ou de placer le montant de leurs primes de participation et d'intéressement.

Plus exactement, ils disposent de 15 jours à la réception de leur bulletin d’option pour faire connaître leur choix.

Date limite

« Si les sociétés font en général parvenir ces documents entre avril et mai, il arrive que certaines les transmettent plus tard. Dans ce cas de figure, le délai de 15 jours continue de s’appliquer au-delà de la date légale du 31 mai. Les entreprises doivent alors verser des intérêts de retard aux salariés concernés », précise Catherine Pays-Lenique, directrice générale d’Epsens, spécialiste de l’épargne salariale qui gère 500.000 comptes épargnants et un encours global de 6 Mds€ avec son partenaire Malakoff Humanis Gestion d’Actifs.

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Les bénéficiaires de ces "bonus" peuvent soit toucher directement ces sommes (elles leur seront alors en général versées avec leur salaire du mois de juin) soit demander à ce qu’elles soient reversées sur leur support d’épargne salariale, comme les PEE (plan d’épargne entreprise) – qui représentent encore aujourd’hui la majorité des encours (70 à 80% chez Epsens, par exemple) – les PER collectifs (plan d’épargne retraite) et les PERCO (plan d’épargne pour la retraite collectif).

Il est aussi possible de panacher les deux options, en récupérant une partie de ces sommes en « cash » et en plaçant l’autre partie sur un plan d’épargne.

Une majorité de primes placées

« En moyenne, actuellement, deux-tiers des sommes issues de la participation et de l’intéressement sont placées, et un tiers sont récupérées en cash. Une faible minorité opte pour la combinaison des deux options », rapporte Catherine Pays-Lenique.

D’un point de vue fiscal, placer ses versements sur un support collectif reste le plus intéressant, car contrairement à l’encaissement en « cash », ces sommes ne sont pas soumises à l’impôt sur le revenu. Dans les deux cas, les primes sont assujetties au règlement de la CSG-CRDS (9,7%).

Ainsi, avec une prime de 1.000€ par exemple, le montant amputé des cotisations sociales sera de 903€. Pour un salarié dont le taux marginal d’imposition est de 11%, la prime nette touchée en cash nette d’IR ne sera plus que de 804€ contre 903€ donc si elle est épargnée.

Plafonnement légal

La participation (qui est calculée à partir des bénéfices réalisés par l’entreprise), obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés, et l’intéressement (qui s’appuie sur un ensemble d’objectifs financiers et extra-financiers), optionnel, sont versés aux salariés comptant au moins trois mois d’ancienneté.

Leur montant est limité individuellement à 75% du plafond annuel de la Sécurité sociale (Pass), soit à 30.852€ en 2021.

A fin 2020, 147 milliards d’euros d’encours (versements volontaires compris) étaient détenus par les Français sur leurs plans d’épargne salariale.

Baisse des primes

Avec la crise du coronavirus, les montants des versements de la participation et de l’intéressement sont attendus en moyenne en baisse de 20% cette année, selon des estimations de l’Association française de la gestion financière.

Mais derrière cette tendance générale, les situations seront très disparates selon les entreprises et les secteurs d’activité – la pandémie ayant terrassé certains et profité à d’autres.

Ces prévisions générales sont aussi difficiles à établir pour l’intéressement, car son calcul n’est pas identique d’un accord à l’autre, et qu’il inclut des éléments extra-financiers.

Dans ce contexte, et en dépit d’une reprise optimiste, les Français pourraient aussi être plus nombreux à récupérer ces primes en "cash" pour financer leurs projets personnels ou tout simplement subvenir à leurs besoins en trésorerie.

Ce phénomène avait déjà été observé en 2020 où la part épargnée des sommes issues de la participation et de l’intéressement avait légèrement baissé au profit du cash.

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