Marine Le Pen tempère sa promesse de retraite à 60 ans

Marine Le Pen tempère sa promesse de retraite à 60 ans
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Le projet de réforme des retraites présenté par la candidate RN repose finalement sur un système de cotisations progressif, moins coûteux que sa proposition initiale. L'objectif assumé de Marine Le Pen est d'inciter les jeunes à travailler plus tôt.

Marine Le Pen tempère sa promesse de retraite à 60 ans
Crédit photo © Reuters

La candidate du Rassemblement national a précisé jeudi son projet de réforme des retraites. Son opération séduction, qui promettait initialement un abaissement de l’âge de départ à 60 ans et 40 annuités de cotisations pour tous, est finalement moins généreuse que prévu. Cette possibilité sera finalement réservée aux personnes ayant commencé à travailler jeunes, avec la proposition d’un système progressif de cotisations selon l’âge d’arrivée sur le marché du travail.

Les personnes ayant commencé à travailler entre 17 ans et 20 ans pourront bénéficier d’un taux plein dès 60 ans, et ainsi gagner deux ans de retraite par rapport au système actuel.

Pour celles qui sont arrivées sur le marché du travail entre 20 et 24 ans, les cotisations nécessaires à la liquidation d’une retraite à taux plein iront de 160 à 168 trimestres, allongées d’un trimestre de cotisation pour un semestre supplémentaire d’arrivée sur le marché du travail. Enfin, pour celles ayant démarré leur parcours professionnel plus tardivement, soit à partir de 25 ans, 42 annuités de cotisations seront nécessaires, qui serait le plafond maximum.

Inciter les jeunes à entrer tôt dans la vie active

La retraite à 60 ans ne devrait donc concerner qu’une minorité de la population. Avec un objectif assumé : « inciter fortement les jeunes à entrer dans la vie active », et « privilégier l’activité, la création de valeur à la poursuite d’études supérieures ne leur garantissant pas une employabilité » là où le président sortant, Emmanuel Macron « veut faire sortir les jeunes le plus tard possible sur le marché du travail », pointe Marine Le Pen.

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La réforme prévoit par ailleurs de supprimer le système de carrières longues (qui perdrait de sa substance avec ce dispositif progressif de cotisations), et de passer les pensions de retraite minimale ainsi que le minimum vieillesse à 1.000€. Les régimes spéciaux seraient conservés.

Ce parti pris électoral, en partie justifié en raison de finances plus dégradées (le système progressif proposé par la candidate RN est évalué à 9,6 milliards d’euros en année pleine), tente de ménager son électorat populaire tout en chassant sur le terrain de la droite « traditionnelle », à un moment de la campagne où sa concurrente LR, Valérie Pécresse, perd un peu de souffle dans les sondages, et où l’agressivité de son adversaire frontal, Eric Zemmour.

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