Livrets A et LDDS : les ménages ont placé plus de 11,2 milliards d’euros en un mois !

Livrets A et LDDS : les ménages ont placé plus de 11,2 milliards d’euros en un mois !
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Un record pour le Livret A depuis la crise financière de 2009...

Livrets A et LDDS : les ménages ont placé plus de 11,2 milliards d’euros en un mois !
Crédit photo © Banque de France

Démarrage en fanfare pour l’épargne réglementée en ce début d’année. Alors que le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) distribuent depuis le 1er février 3% de rendement, l’annonce de ce taux en janvier a porté leur collecte dès les quatre premières semaines de l’année.

Sur cette période, les deux supports enregistrent une collecte positive de 11,22 milliards d’euros, soit, en un mois, presque la moitié de leur collecte nette enregistrée sur l’ensemble de l’année 2021 (19,11 Md€), et plus du quart de celle de l’année 2022, période record pour l’épargne réglementée !

Jamais autant d'argent déposé en un mois depuis la crise financière

A lui seul, le Livret A a engrangé en janvier 9,27 milliards d’euros de plus qu’au mois de décembre, où 2,69 milliards d’euros nets avaient déjà été placés par les ménages : cette performance mensuelle est la meilleure enregistrée depuis janvier 2009, à 18,31 milliards d’euros, « qui avait été alors réalisée au moment de la banalisation de sa distribution et en pleine crise financière », observe Philippe Crevel, président du Cercle de l’Epargne dans une note diffusée ce mardi 21 février.

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Le Livret de Développement durable et Solidaire (LDDS) a pour sa part enregistré une collecte nette de 1,95 milliard d’euros, après 1,24 milliard d’euros en décembre. « Il faut remonter à octobre – décembre 2012 pour enregistrer des collectes supérieures. Ces dernières avaient été obtenues au moment du doublement du plafond du LDDS qui était alors passé de 6.000 à 12.000 euros, en octobre 2012 », explique Philippe Crevel.

A fin janvier, l’encours de ces livrets a ainsi atteint un nouveau record absolu à 384,7 milliards d’euros pour le Livret A, et à 136,2 milliards d’euros pour le LDDS.

Des arbitrages d'épargne réalisés au détriment des comptes courants

Pour le spécialiste, le contexte de l’inflation et la hausse du rendement de ces supports ont changé le comportement des épargnants français. Si les ménages avaient laissé de plus en plus d’argent sur leurs comptes courants ces dernières années, « depuis juillet et surtout septembre 2022 », ils ont privilégié le Livret A et le LDDS au détriment des dépôts à vue, dont l’encours, s’est contracté de 18,9 milliards d’euros au 4e trimestre, selon les données provisoires de la Banque de France (lire encadré).

Même si la protection n’est pas totale, puisque leur taux reste inférieur au niveau de l’inflation, « les ménages tentent [ainsi] de limiter les effets de l’inflation sur leurs liquidités », note le président du Cercle de l’Epargne.

« Face à la hausse des prix et à l’érosion de leur pouvoir d’achat, les ménages ne puisent pas dans leur bas de laine, bien au contraire, ils le renforcent. Ils préfèrent réduire leur consommation que d’entamer leur épargne de précaution. La crainte d’une détérioration à venir de la situation économique explique cette attitude. Et les débats sur les retraites et les menaces de blocage du pays s’accompagnent traditionnellement d’une remontée de l’épargne », commente-t-il.

"L’effet taux" observé en janvier devrait encore perdurer en février et en mars, prévoit Philippe Crevel, au cours d'un trimestre traditionnellement porteur pour l'épargne réglementée : les ménages y affectent une partie des primes perçues fin décembre, tandis que ce sont des mois à faibles dépenses et sans rendez-vous fiscaux.

moins d'argent sur les comptes courants

D’après les dernières statistiques de la Banque de France, publiées ce mardi, le volume d'épargne placé sur les dépôts bancaires rémunérés (livrets réglementés, comptes à terme et livrets ordinaires) est passé de 9,1Md€ nets au 2e trimestre 2022, à 24,2Md€ au 3e trimestre 2022, tandis qu’en parallèle, les flux nets en numéraire et dépôts à vue (comptes courants) se sont contractés de 2,2Md€, passés de 12Md€ au 2e trimestre, à 9,8Md€ nets au 3e trimestre.

Les anticipations de la Banque de France pour le dernier trimestre traduisent en outre une accélération du phénomène "dans le contexte de l'annonce de l'augmentation supplémentaire de leur rendement au premier trimestre 2023" : les flux enregistrés sur l’épargne réglementée devraient rester élevés (à 22,8 Md€) tandis que ceux en numéraire et dépôts à vue sont attendus en contraction de 16,8Md€ !

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