Les turbulences des marchés n’ont pas entamé l’appétit des Français pour la bourse

Les turbulences des marchés n’ont pas entamé l’appétit des Français pour la bourse
  • 2

Au 2e trimestre, les Français sont restés très actifs sur les marchés actions. La poursuite de la correction des indices a logiquement favorisé les arbitrages : le nombre de vendeurs a dépassé celui des acheteurs...

Les turbulences des marchés n’ont pas entamé l’appétit des Français pour la bourse
Crédit photo © freepik

En dépit des turbulences boursières, les particuliers sont restés très actifs sur les marchés actions au 2e trimestre, montrent les dernières données de l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Entre les mois d’avril et juin, 931.000 personnes en France ont passé des ordres à l’achat ou à la vente sur des actions admises aux négociations sur une plateforme de l’Union européenne, soit 138.000 de plus qu’au 1er trimestre : un nombre qui frôle les records du 2e trimestre 2021 (934.000) et du 4e trimestre 2019 (945.000, porté par l’introduction en bourse de la Française des Jeux).

Un volume de transactions stables

Durant cette période très chahutée pour les indices boursiers – avec une baisse de régime notoire au mois de juin – le décrochage des marchés, plombés par un ensemble de facteurs (poursuite de la guerre en Ukraine, confinements en Chine, normalisation des politiques monétaires et remontée des taux obligataires…), a couté cher aux valeurs technologiques et de croissance, ces mêmes titres dont le rallye spectaculaire avait attiré beaucoup de "nouveaux venus" en bourse au sortir du krach de mars.

A lire aussi...Comptage

En France, le nombre de transactions effectuées par des particuliers sur des actions admises aux négociations en Europe est demeuré stable par rapport au 1er trimestre, à 10,82 millions. Mais avec un CAC en baisse de plus de 16% depuis le début de l’année (sa moyenne mobile à 20 jours est tombée sous les 6.000 points), les investisseurs particuliers sont passés majoritairement vendeurs, avec 639.000 vendeurs pour 599.000 acheteurs, alors que le solde acheteurs-vendeurs était largement positif au 1er trimestre (+68.0000).

64.000 nouveaux acheteurs

Parmi les acheteurs, qui sont restés somme toute presque aussi nombreux qu’au 1er trimestre, et toujours au-dessus de la moyenne trimestrielle enregistrée l’année dernière (568.750), l’AMF a par ailleurs comptabilisé 64.000 nouveaux investisseurs, certains ayant tenté de profiter de quelques opportunités de marché.

Pour l’heure, l’ambiance générale sur les marchés financiers reste à la prudence, et le momentum des analystes est clairement baissier. « Les six derniers mois ont été marqués par une érosion du moral des marchés sans précédent et les perspectives ne sont pas réjouissantes en ce qui concerne les bénéfices des multinationales pour le troisième trimestre », anticipe Steen Jakobsen, directeur des investissements chez Saxo Bank dans une note publiée ce lundi 11 juillet. « Dans l’épisode baissier actuel, les marchés pourraient toucher un point bas au second semestre 2022 ou au premier semestre 2023 », anticipe-t-il.

L'inflation, moteur de l'investissement des particuliers ?

Une poursuite de la correction devrait logiquement soutenir le nombre d’ordres de vente chez les particuliers ces prochains mois, mais à quel point le décrochage des marchés boursiers pourrait-il affecter l’activité des particuliers ? Dans un contexte de vague inflationniste, les comportements des Français vis-à-vis de l’investissement évoluent, observe pour sa part eToro, à la lumière d’un baromètre réalisé auprès d’un panel d’un millier d’investisseurs dans l’Hexagone.

« Ces derniers semblent de plus en plus nombreux à investir pour se prémunir des risques vis-à-vis de leur situation personnelle, aux vues du contexte économique, politique et géopolitique […]. Les Français investissent plus, mais surtout différemment », note le courtier.

D’après cette enquête, 45% ont repositionné leur portefeuille au début du mois de juin pour se prémunir contre les risques (+7 points par rapport à avril). Leur exposition aux matières premières a aussi augmenté (23%, + 8 points), mais aussi celle aux crypto-actifs (29%, + 7 points), avec une préférence pour le Bitcoin, et ce malgré la chute du marché. A l'inverse, les actions étrangères (26%, -2 points) et domestiques (50%, -6 points) ont été moins prisées.

©2022-2024
L'Argent & Vous

Plus d'actualités Epargne

Chargement en cours...

Toute l'actualité