Les ménages ont accumulé 142 Md€ d’épargne supplémentaire depuis le début de la pandémie

Les ménages ont accumulé 142 Md€ d’épargne supplémentaire depuis le début de la pandémie
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Rempli avec la crise du coronavirus, le bas de laine des Français va-t-il dégonfler dans les prochains mois ?

Les ménages ont accumulé 142 Md€ d’épargne supplémentaire depuis le début de la pandémie
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Estimé à 115 milliards d’euros à la fin de l’année dernière, le surcroît d’épargne des Français accumulé depuis le 1er confinement (à la mi-mars 2020) s’est encore étoffé au 1er trimestre 2021 pour atteindre 142 milliards d’euros à la fin mars, a indiqué mardi la Banque de France.

205 Md€ placés en 2020

Sur l’année 2020, le flux annuel de placement des ménages a atteint 205,2 milliards d’euros, bien au-delà des deux années précédentes au cours desquelles 129,7 milliards d’euros avaient été épargnés en 2019, et 102 milliards en 2018.

Cette épargne a été majoritairement dirigée vers les supports liquides et non risqués (dépôts à vue, livrets, fonds en euros, OPC monétaires…) : 158,5 de ces 205,2 milliards d’euros d'encours ont été dirigés vers les produits de taux.

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Un premier trimestre 2021 stable

Le début de l'année 2021 affiche la même tendance. Selon les données partielles de la Banque de France pour le premier trimestre, le niveau d’épargne des Français, toujours favorable aux placements liquides, ne s’est pas davantage intensifié, mais il est resté dynamique. Par rapport au 4e trimestre, les dépôts en numéraire et à vue ont un peu progressé, tandis que ceux sur les supports d’épargne rémunérés ont légèrement baissé.

Les placements en numéraire et sous forme de dépôts auprès des banques ont représenté 35,8 Md€ au T1 après 34,1 Md€ au T4. Après de bons signes de reprise en fin d’année dernière, le flux net des placements des fonds en euros de l’assurance vie a été légèrement négatif (-0,5 Md€ contre +3,9 Md€ au T4), tandis que celui des unités de compte s’est accéléré pour atteindre 7,3 milliards d’euros nets après 4,1 milliards au dernier trimestre 2020.

Unités de compte

En avril, les restrictions sanitaires et le 3e confinement ont encore entraîné les ménages à mettre de l'argent de côté sur leurs supports liquides. La collecte du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire a été positive de +3,79 milliards d’euros le mois dernier, a rapporté la semaine dernière la Caisse des Dépôts, soit en légère augmentation par rapport à mars (+3,67 Md€).

En parallèle, l’appétit des investisseurs pour des placements plus risqués s’est aussi aiguisé à la faveur du rallye des marchés boursiers. Du côté de l’assurance vie, les contrats en unités de compte ont ainsi drainé 10,8 milliards d’euros nets en avril, à un rythme que l'assurance vie n'avait pas atteint depuis quatorze ans, selon la FFA.

Effet déconfinement

Qu’en sera-t-il des prochains mois ? Avec la fin du confinement et la poursuite de la campagne de vaccination, le gouvernement espère que les Français puisent dans leur bas de laine pour réinjecter cette épargne accumulée dans l’économie réelle.

La vigueur de la reprise américaine et l’amélioration de la situation sanitaire promettent un "effet rattrapage" de la consommation à l’aune de la période estivale, qui devrait amenuiser en partie cette exceptionnelle surépargne des ménages français.

La confiance des ménages en question

Mais son intensité et sa durée restent difficiles à prévoir. Dans une note macro parue ce mardi 1er juin, Emmanuel Auboyneau, gérant associé d’Amplegest, considère qu’il « est assez probable, qu’une fois l’effet de compensation passé avec les conséquences qu’il entraîne, les dépenses de consommation reviennent dans leur moyenne historique ».

Sans compter que la période de transition du soutien de l’Etat aux entreprises – que Bercy se presse déjà d’entamer – , les craintes relatives au chômage et le risque toujours prégnant de variants du coronavirus sont autant d’éléments qui pourraient peser sur la confiance des ménages, et in fine, sur leurs comportements d’épargne et le niveau de leur consommation.

Or, la consommation reste l'un des paramètres essentiels de la reprise française. Dans ces conditions, difficile d’anticiper quand, et pour combien de temps, Paris sera à nouveau une fête.

Optimiste, Bercy table toujours sur une croissance de 5% en 2021… en dépit d’un premier trimestre décevant, où le PIB a décroché de 0,1% - bien en deçà des projections à +0,4%, et d’une contraction de la consommation des ménages en avril (-8,3%). Ces projections restent somme toute plus prudentes que celles de l’OCDE, qui pour sa part, anticipe un rebond du PIB français à 5,8% cette année.

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