Les Français restent à l'écart de l'assurance-vie

Les Français boudent l'assurance-vie... Le constat n'est pas nouveau, mais il se confirme de mois en mois ! En septembre, la décollecte s'est poursuivie. Les plus optimistes souligneront que son ampleur est limitée : 100 millions d'euros. Ils noteront aussi que les encours de 1.373 milliards d'euros restent supérieurs de 2% à ceux de fin septembre 2011.

Il n'empêche que ce produit phare de l'épargne française a amorcé un déclin qu'il ne parvient plus à enrayer. Pour preuve, sur l'ensemble de l'année, les retraits s'élèvent à 5,1 milliards d'euros.

Les raisons de ce désamour sont connues. Les contrats en euro (qui représentent l'essentiel des encours) offrent désormais des performances limitées. Les épargnants peuvent donc être tentés de regarder ailleurs, vers des produits à la gestion plus souple et aux rendements proches. Beaucoup de professionnels ont à cet égard pointé du doigt le relèvement des plafonds du Livret A et du LDD, n'excluant pas une mobilité des capitaux au profit de ces produits réglementés... et défiscalisés.

Ces dernières semaines, certains investisseurs ont également pu rester en retrait, refroidis par les rumeurs de réforme de la fiscalité de l'assurance-vie (suppression du prélèvement forfaitaire, avantage fiscal conditionné à la durée des dépôts et non plus à la durée du contrat...).

Finalement, le projet de loi de finances n'y a pas touché. Et l'assurance-vie reste à l'heure actuelle l'un des rares produits de placement dont la fiscalité n'a pas été durcie. C'est cet argument que les professionnels du patrimoine mettent aujourd'hui en avant pour la promouvoir. Car pour nombre d'entre eux, l'assurance-vie conserve un statut particulièrement avantageux au sein du futur cadre fiscal... et peut même offrir du rendement pour peu que l'on sorte des contrats en euro classiques.