Selon l’Afa, la collecte a dépassé de près de 9% celle de 2014. L’association des assureurs a aussi fait un point sur le rendement des fonds en euros. Il est estimé en moyenne à 2,3%.
Peu de supports d’épargne peuvent se vanter d’avoir attiré en moyenne 2 milliards d’euros d’épargne par mois en 2015. Autant dire que le bilan de l’assurance-vie est flatteur. L’an passé, sa collecte nette s’est élevée à 24,6 milliards d’euros selon les chiffres donnés par l’Association française de l’assurance (Afa) lors de sa conférence de presse annuelle. C’est 9% de plus qu’en 2014.
Même le PEL, pourtant très en forme n’a pas fait mieux avec ses 18 milliards d’euros (à fin novembre). Le succès de l’assurance-vie n’est pas vraiment une surprise tant les derniers pointages étaient spectaculaires. Mais il faut noter que le rythme n’a pas faibli en fin d’année. En témoigne la collecte nette de 1,7 milliard d’euros en décembre.
L’assurance-vie a bien entendu profité de la défiance des Français vis-à-vis d’autres supports aux performances atones. Il faut dire qu’en dépit de rendements en baisse, l’assurance-vie en euros a limité la casse en 2015.
2,3% de rendement contre 2,5% en 2014
Notre dernier pointage laissait deviner un recul des rendements de 0,3 point autour de 2,2%. D’après les estimations présentées aujourd’hui par l’Afa, le marché serait finalement parvenu à servir en moyenne 2,3%, soit 0,2 point de moins qu’en 2014. Un score bien meilleur que ceux des dernières années une fois retraité de l’inflation (nulle en 2015).
Les unités de compte séduisent
Les épargnants ne se sont toutefois pas contentés de se rabattre sur des produits sans risque. L’un des points saillants de l’année 2015 concerne en effet les unités de comptes. Sur les 24,6 milliards d’euros collectés l’an passé, 13 milliards d’euros sont allés alimenter des supports en UC (soit 53% du total). A titre de comparaison, les UC n’avaient attiré que 7 milliards d’euros en 2014 sur une collecte totale de 22,6 milliards d’euros.
Cela montre que les épargnants sont prêts à prendre un peu plus de risque pour aller chercher du rendement. L’idée peut sembler pertinente à l’entame d’une année 2016 qui devrait se traduire par une nouvelle baisse des performances des fonds en euros.
Notons toutefois que s’ils ont mis l’accent sur les UC en 2015, les Français sont encore très majoritairement ancrés sur les fonds en euros. A la fin de l’année, l’encours de l’assurance-vie était de 1.580 milliards d’euros. Or, sur ce stock total d’épargne, seuls 281 milliards d’euros (17,8%) étaient investis en UC.
Focus
Lancés en 2014, les contrats euro-croissance devaient révolutionner le secteur en associant garantie partielle sur le capital et prise de risque mesurée. Mais le bilan de l’Afa montre qu’on est loin des 130 milliards d’euros d’encours ambitionnés au départ. Fin 2015, l’Afa recensait 123.000 contrats pour 1,7 milliard d’euros d’encours. Bref, sur 1.000 euros engagés dans l’assurance-vie, à peine plus de 1 euro est placé actuellement sur un contrat euro-croissance. Des évolutions réglementaires sont attendues pour relancer ces produits.
