L'épargne des Français fait de la résistance

L'épargne des Français fait de la résistance

Le taux d'épargne des ménages français devrait dépasser les 18% cette année, selon les prévisions de l'Insee.

L'épargne des Français fait de la résistance
Crédit photo © iStock

Les prévisions économiques de l’Insee publiées jeudi 15 juin confirment un taux d’épargne élevé des ménages français sur l’ensemble de l’année 2023. En parallèle d’une contraction de la consommation – attendue à -0,2% après 2,1% de hausse en 2022, ce taux d’épargne devrait dépasser les 18% - en progression de 6 points de base par rapport à l’année dernière, et toujours bien supérieur à sa moyenne d’avant la crise sanitaire (15% en 2019).

D’après les projections de l’Institut national de la statistique, la consommation devrait baisser de 0,3% au 2e trimestre, en raison d’une poursuite de la baisse des achats alimentaires, en repli pour le sixième trimestre consécutif, avant de repartir modestement à la hausse au deuxième semestre (+0,2% prévu par trimestre), portée par un ralentissement des prix à la consommation et le dynamisme des salaires.

Confiance en berne, livrets garnis

Dans un contexte toujours morose, avec un indice de confiance en berne, le taux d’épargne des ménages reste toujours élevé. « A priori, cela ressemble à un paradoxe », note Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne, alors que l’inflation continue d’évoluer à un plus haut depuis 40 ans et que le pouvoir d’achat s’érode.

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« Cette propension à l’épargne témoigne de la persistance d’un fort niveau d’inquiétude chez les Français. L’épargne de précaution prédomine comme en témoigne la forte collecte du Livret A (plus de 22 milliards d’euros sur les quatre premiers mois de 2023). Cette volonté de disposer d'une importante épargne de court terme vise à faire face à des achats dont le montant pourrait encore augmenter en raison de la poursuite de l’inflation », analyse-t-il.

A ces inquiétudes relatives au pouvoir d’achat, « d’autres facteurs anxiogènes sont également à prendre en compte comme la transition énergétique ou la situation géopolitique. »

Facteur démographique

Enfin, un facteur structurel, celui du vieillissement démographique, explique également en partie le maintien d’un taux d’épargne moyen élevé chez les Français : « Le poids des personnes de plus de 45 ans au sein de la population augmente ; or ces tranches d’âge sont celles qui préparent financièrement leur retraite en épargnant. »

L’accalmie de l’inflation, qu’anticipent les spécialistes d’ici à la fin de l’année, pourrait conduite les ménages à relâcher leurs efforts en matière d’épargne. En ligne avec les projections de l’Insee, Le Cercle de l’Epargne anticipe une reprise de la consommation au cours du second semestre.

Le taux d’épargne actuel ne devrait pas s’effondrer par ailleurs alors que le Livret A, l’un de ses principaux leviers depuis un an, pourrait encore voir son rendement relevé cet été. Celui-ci devrait encore doper ses encours entre le mois de juillet et le début de l’automne.

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