Fièvre spéculative au pays des NFT

Fièvre spéculative au pays des NFT

Les ventes de jetons non fongibles (NFT) ont bondi de façon stratosphérique au mois d’août.

Fièvre spéculative au pays des NFT
Crédit photo © Marco Verch, licence Creative Commons

Sur la plus grande plateforme de transactions de NFT, OpenSea, 1,9 milliard de dollars de transactions de tokens non fongibles ont été enregistrées depuis le début du mois, un montant plus de dix fois plus élevé que son précédent record mensuel de 148 millions de dollars de mars dernier. Autant dire que ce marché a explosé : il y a huit mois à peine, en janvier 2021, les ventes de NFT sur OpenSea dépassaient "à peine" les 8 millions d’euros...

Apparus dans le domaine de l’art digital entre 2016 et 2017, propulsés par l’arrivée de la blockchain Ethereum, ces tokens qui permettent de garantir l’authenticité – et la rareté – de productions numériques, se sont popularisés ces derniers mois grâce à des initiatives très médiatisées, en particulier dans le monde du sport et celui de l’art.

Bulle

Au printemps, l'euphorie s'était un peu calmée. Mais depuis un mois, le marché des NFT a clairement basculé dans un mouvement de bulle spéculative.

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Être une technologie d’avenir n’empêche pas de s’exposer à un tel risque. Bien au contraire, c’est même une phase classique de puberté.

La cryptosphère, sans doute en partie encouragée par le rebond du bitcoin et de l’ether, est prise d’une frénésie acheteuse estivale qui fait exploser le niveau des transactions des œuvres numériques.

Ces derniers jours, les quelques collections d’items disponibles, principalement proposées sur le marché secondaire, s’arrachent en quelques heures à des prix délirants.

Caillou et pingouin

Le mouvement a permis à certains d’engranger de belles plus-values : entre autres exemples, le NFT d’un visuel de pingouin, acquis fin juillet quelque 140$, en vaut aujourd’hui… près de 6.000$.

Justin Sun, le PDG de Tron qui a récemment acquis un tableau de Pablo Picasso en vue de crypter sa reproduction numérique sous forme de NFT, a pour sa part acheté en début de semaine le visuel d’un caillou issu d’une série de cent jpeg (les EtherRock) pour plus de 611.000$.

Présentée par Sun lui-même comme une boutade de super riche, cette opération est pour l’heure spectaculairement rentable : la dernière transaction EtherRock à date (le 26 août), a atteint plus d’1,730 millions de dollars.

Mais la volatilité est aussi conséquente : plus tôt dans la journée, le caillou le moins cher était valorisé 2,274 millions de dollars.

Boule de neige

Le coup de chaud s’étend globalement à toutes les collections, et tout le monde veut en être. Dans le jargon technique, c’est ce que l’on appelle une boucle de rétroaction. Plus vulgairement, un effet boule de neige.

En l’espace de moins d'une semaine, les annonces d’acquisition ou de projets de NFT n’arrêtent pas de pleuvoir : riches investisseurs cryptos, acteurs "traditionnels" de la finance (Visa, néo propriétaire d’un CryptoPunk), grandes marques de consommation (Budweiser), artistes (de Damien Hirst à Busta Rhymes) et même Facebook, qui a annoncé à Bloomberg plancher sur le sujet…

Visuel : « NFT mania is here, and so are the scammers », Marco Verch, licence Creative Commons

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