Epargne salariale : les paradoxes des Français

Epargne salariale : les paradoxes des Français

Selon Amundi, près de la moitié des sommes sont placées sur des produits de court terme, notamment dans le cas des Perco alors que ces derniers sont des supports de financement des retraites

Epargne salariale : les paradoxes des Français
Crédit photo © Reuters

Manque de culture financière chez les épargnants, information insuffisante sur les produits... Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer le paradoxe de l’épargne salariale française. Car selon Amundi, il y a bien des éléments troublants voire des contradictions évidentes dans la manière dont les Français gèrent leur épargne salariale.

La société vient de passer en revue les données de 168 grandes entreprises (GE) et de 628 ETI, qui couvrent environ 6% des salariés du privé.

Le monétaire en pointe

Premier constat, dans les PEE et les Perco, les fonds monétaires regroupent l’essentiel des avoirs. La proportion va de 43% (dans les Perco des ETI) à 48% (dans les PEE des grandes entreprises). Autrement dit, les salariés choisissent en priorité des produits de court terme alors que l’épargne salariale à un horizon de moyen terme (PEE) voire de long terme (Perco). Amundi rappelle en effet que le Perco étant un produit de financement de la retraite, on peut estimer l’horizon de placement moyen de ses détenteurs à 19 ans (en considérant un départ à la retraite à 65 ans).

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Le mouvement ne semble de surcroît pas près de s’arrêter puisque sur les 12 mois ayant précédé l’étude, 48% à 53% des versements (selon la taille de l’entreprise) ont été orientés vers le monétaire.

Des expositions au risque contradictoires

Le niveau de prise de risque étonne aussi Amundi. Il est de fait moins élevé dans les Perco que dans les PEE alors que l’horizon de placement des Perco est plus long. Sur une échelle de 1 à 7, le niveau de risque des PEE fluctue entre 2,7 à 2,9 alors que celui des Perco varie entre 2,3 et 2,7. Tout aussi surprenant, les jeunes apparaissent plus réservés face au risque malgré des délais de placement a priori plus étendus. En dessous de 30 ans, l’indicateur de prise de risque n’est que de 1,9.

Une faible diversification

Enfin, la société de gestion note que les salariés n’utilisent qu’une petite partie de l’offre qui leur est proposée. En moyenne, les dispositifs d’épargne salariale mettent en avant 5,7 fonds. Néanmoins, selon la taille de l’entreprise et le type d’épargne salariale (PEE, Perco), les salariés n’investissement en moyenne que dans 1,4 à 1,7 fonds.

Bref, pour Amundi, un peu de pédagogie auprès des salariés ne serait certainement pas inutile...

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