- 3
Le rendement affiché en moyenne par les fonds en euros n’a été que de 2,3%. Mais il correspond à une revalorisation du capital de 1,94% après déduction des prélèvements et de l’inflation
L’assurance-vie en euros est-elle vraiment un support d’épargne qui ne rapporte plus rien ? Beaucoup d’épargnants le pensent. Il est vrai que les rendements affichés par les assureurs n’ont cessé de baisser au cours des dernières années. De 3% en 2011, ils sont passés à 2,3% l’an passé d’après le bilan dévoilé hier par l’Association française de l’assurance.
Ne pas négliger l’inflation
Ceci étant, pour évaluer la performance réelle de l’assurance-vie, il ne faut pas s’en tenir à cette analyse sommaire. En plaçant des fonds, un épargnant a pour objectif de revaloriser son capital, c’est-à-dire d’accroître le pouvoir d’achat des sommes engagées. Or, l’inflation a ici un rôle majeur.
Il convient donc d’apprécier les scores de l’assurance-vie (et des placements en général) en fonction de l’évolution des prix. Il faut aussi tenir compte du fait que les prélèvements sociaux (15,5% actuellement) viennent chaque année réduire le rendement et les capitaux réinvestis.
Le meilleur score depuis 6 ans
Sur ces bases, il apparaît que les fonds en euros ont servi en moyenne 1,94% nets de prélèvements sociaux en 2015… et autant net d’inflation puisque l’inflation a été nulle l’an passé. Autrement dit, le capital placé par les épargnants a réellement gagné 1,94% de pouvoir d’achat au cours des 12 derniers mois.
Cela peut paraître faible. Mais il faut noter qu’en dépit de rendements a priori plus généreux, l’assurance-vie n’a pas fait mieux depuis de nombreuses années. En 2012, par exemple, les fonds en euros ont servi en moyenne 2,9%, soit 2,48% après prélèvements. Mais l’essentiel de cette performance a été absorbée par une inflation de 2%. Bref, l’assurance-vie n’a offert réellement que 0,48%.
Comme le montre notre tableau ci-dessous, il faut remonter jusqu’à 2009 pour trouver mieux. L’assurance-vie avait alors servi 3,15% net de prélèvements et d’inflation. 2015 n’a donc pas été une année catastrophique pour les rendements de l’assurance-vie.
Une inflexion en 2016 ?
Rappelons néanmoins qu’il s’agit là d’une moyenne et que les résultats peuvent varier fortement d’un assureur à l’autre et d’un fonds à l’autre. En 2015, certains sont allés au-delà des 3% alors que d’autres se sont contentés de servir 1,8% (avant prélèvements).
Il est enfin important de souligner que 2016 risque d’être une année plus compliquée. L’assurance-vie devrait pâtir d’un effet de ciseaux entre des rendements toujours sous pression et le retour de l’inflation. En supposant une chute des rendements vers les 2% et une inflation de 1% (prévision du gouvernement), l’assurance-vie pourrait ne pas offrir plus de 0,7% de taux réel en 2016.
L'Argent & Vous d'après Afa | ||||
---|---|---|---|---|
Rendement moyen du marché | Rendement net de prélèvements sociaux | inflation | Rendement net de prélèvements et d'inflation | |
2015 | 2,3% | 1,94% | 0% | 1,94% |
2014 | 2,5% | 2,11% | 0,5% | 1,61% |
2013 | 2,8% | 2,37% | 0,9% | 1,47% |
2012 | 2,9% | 2,48% | 2% | 0,48% |
2011 | 3% | 2,62% | 2,1% | 0,52% |
2010 | 3,4% | 2,99% | 1,5% | 1,49% |
2009 | 3,7% | 3,25% | 0,1% | 3,15% |