Elle vient de proposer de racheter 10,01% du capital grâce aux 18 millions d’euros de promesses d’investissement reçues de 8.000 personnes
Au début, certains n’y ont vu qu’un coup publicitaire. Mais force est de constater que le projet de Wiseed est bel et bien sérieux. La plateforme de crowdfunding vient de déposer une offre de rachat sur 10,01% du capital de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, comme l’a confirmé le président de Wiseed, Thierry Merquiol, à L’Argent & Vous.
Il y a deux semaines, Wiseed a décidé de mobiliser les investisseurs alors que l’Etat souhaite vendre 49,9% des 60% qu’il détient dans l’aéroport. Thierry Merquiol avait expliqué son objectif : bloquer la majorité du capital en association avec les collectivités, qui possèdent 40% des titres.
Une valorisation dans la fourchette
L’Etat va-t-il accepter de valider cette démarche qui a déjà mobilisé 8.000 investisseurs ? Sur le plan financier, Wiseed semble en tout cas dans les clous au regard des 18 millions d’euros de promesses d’investissement reçues. Cela valorise le capital à 180 millions d’euros et en ajoutant la dette d’une centaine de millions d’euros, on aboutit à une valeur d’entreprise de 280 millions d’euros. Pour mémoire, l’aéroport est estimé entre 150 millions et 300 millions d’euros.
Thierry Merquiol avait dit au préalable ne vouloir retenir que 70% des intentions d’investissement pour faire face à d’éventuels désistements. Ceci étant, Wiseed s’est finalement basé sur la totalité des promesses. « Nous pensons toujours que seuls 70% des investisseurs passeront à l’acte, mais parmi eux certains seront en mesure d’augmenter leur participation. C’est pourquoi nous avons retenu le montant de 18 millions d’euros », précise Thierry Merquiol.
D’autres projets dans les tuyaux
En fait, ce n’est pas tant sur le plan financier que stratégique que l’Etat risque de se montrer réticent vis-à-vis de ce projet. Car les investisseurs en lice pour la reprise de la participation publique (dont le consortium sino-canadien qui semble tenir la corde) pourraient ne pas apprécier d’entrer au capital aux côtés de milliers de particuliers.
La décision est en tout cas attendue dans les prochains jours. Du côté de Wiseed, on garde confiance en indiquant que si l’opération n’aboutit pas à Toulouse, il restera encore des opportunités à Lyon et Nice. La plateforme compte pour cela s’appuyer sur l’intérêt manifesté par le public mais aussi par des chefs d’entreprise et des fonds privés (family offices).
