- 1
Le taux d'épargne des ménages français est resté largement supérieur à son niveau d'avant la pandémie de Covid. Face à l'inflation et aux incertitudes économiques, les Français ont soigné en particulier leur épargne de précaution.
D’après les premières données consolidées de la Banque de France, le niveau d’épargne des ménages net placé en 2022 a atteint 158,7 milliards d’euros, en légère baisse par rapport à 2021, à 161 milliards d’euros, et en fort recul par rapport aux par rapport aux 202,1 milliards observés en 2020.
Cette épargne reste cependant toujours nettement supérieure aux flux nets annuels d’avant la pandémie (en moyenne de 101 milliards sur la période 2015 – 2019), avec un taux d’épargne de 18,6 % du revenu disponible brut, contre 15 % avant la crise sanitaire.
Elle s’est cependant tassée au quatrième trimestre 2022, le flux trimestriel net de placements des ménages s’établissant à 26,8 milliards sur cette période en baisse de 15,1 milliards par rapport au trimestre précédent.
L’épargne investie en produits de taux a fléchi (14,8 milliards après 34,6 au T3), en raison d’un flux net négatif sur les dépôts à vue (-14,1 milliards). En revanche, les flux nets d’actifs sous forme de produits de fonds propres ont rebondi (14,2 milliards après 7,5 au T3), les ménages augmentant notamment leurs souscriptions d’assurance-vie en unités de compte (8,8 milliards contre 4,9 au T3).
Baisse de la valeur du patrimoine financier
Au dernier trimestre 2022, le patrimoine financier brut – c’est-à-dire avant déduction des dettes – a affiché une hausse de 122,5 milliards, liée en majeure partie à la revalorisation des actifs détenus, dans un contexte de rebond des cours boursiers. Les flux de placements financiers, quoiqu’en baisse (26,8 milliards contre 41,9 le trimestre précédent), sont restés dynamiques.
En revanche, sur un an, le patrimoine financier des ménages a baissé de 260,9 milliards d’euros à 5.785,7 milliards d’euros, en raison de la perte de valeur des actifs sur cette période.
Plus de 18 milliards d'euros retirés des dépôts à vue au 1er trimestre 2023
Les premières données (encore partielles) couvrant les principaux placements financiers des ménages pour le premier trimestre 2023 indiquent notamment que les dépôts des ménages continuent d’augmenter avec une poursuite du mouvement d’arbitrage des dépôts à vue (-18,2 milliards) vers les dépôts rémunérés (+33,6 milliards).
Le fort attrait des livrets A – dont la rémunération est passée à 3% en février – explique ces arbitrages. L’épargne réglementé tend également à concurrencer les placements en assurance vie, qui ont baissé d’un milliard d’euros nets pour les unités de compte, et de 2,4 milliards d’euros pour les fonds en euros (assurance vie et PER).
