« La mise en application de la RE 2020 devrait être repoussée à 2021 »

« La mise en application de la RE 2020 devrait être repoussée à 2021 »

La RE 2020 est la prochaine réglementation environnementale qui va succéder à la RT 2012 pour la construction de logements neufs.

« La mise en application de la RE 2020 devrait être repoussée à 2021 »
Crédit photo © Trecobat

Le ministre en charge du logement, Julien Denormandie, avait ouvert cet été la porte à une mise en application progressive de la RE 2020, avec une phase d’incitation avant l’entrée en vigueur d’objectifs contraignants. La RE 2020 est la prochaine réglementation environnementale qui va succéder à la RT 2012 pour la construction de logements neufs. Prévue initialement pour l’année 2020, elle avait déjà été décalée à juillet 2020 au plus tôt et ne devrait finalement pas apparaître avant 2021.

« La mise en application de la RE 2020 devrait être repoussée à 2021 », a ainsi déclaré mercredi le président de l’union des constructeurs, promoteurs et aménageurs de la Fédération Française du Bâtiment (LCA-FFB), Grégory Monod, en marge d’une journée professionnelle axée sur l’innovation dans l’habitat.

Critères définis en 2020

« Le contour de la réglementation sera défini et le périmètre sera arrêté en 2020 », a précisé Grégory Monod en rappelant notamment qu’il reste du travail pour définir toutes les fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) fournies par les industriels pour les matériaux de construction. Il s’agit notamment de ne pas pénaliser certains produits ou équipements avec des valeurs forfaitaires qui ne prendraient pas en compte les économies de CO2 qu’ils peuvent permettre sur la durée. A l’arrivée, on ne devrait plus être dans une réglementation liée à une date, ce qui réjouit les professionnels de la construction qui réclament du temps pour poursuivre leurs expérimentations techniques.

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Energie et carbone

La RE 2020 impose en effet que tous les logements neufs devront non seulement être à énergie positive (E+) mais également afficher un bilan carbone vertueux (C-) au niveau de leur construction et de leur cycle de vie. Un gros challenge pour les promoteurs et constructeurs de maisons qui expérimentent déjà depuis plusieurs années des prototypes de logements à énergie positive avec une empreinte carbone réduite. La difficulté réside surtout dans la capacité à parvenir à ce résultat sans trop augmenter les coûts de production et donc le prix final des logements pour les futurs propriétaires.

Un surcoût inéluctable

Parmi les promoteurs adhérents de LCA-FFB ayant présenté ce mercredi leurs retours d’expérience sur la mise en place de la RE 2020, tous ont souligné le surcoût mais la plupart parviennent à le minimiser en renforçant, notamment en phase conception, les approches et les processus collaboratifs entre l’ensemble des acteurs : architectes, bureaux d’études, industriels, mais aussi entreprises et exploitants. Le promoteur nantais Primalys évoque par exemple une hausse du coût de construction de 5%. Ce surcoût dépendra aussi beaucoup du recours aux énergies renouvelables pour améliorer le bilan carbone, par exemple le nombre de panneaux photovoltaïques. Le coût de ces panneaux s’amortit cependant sur une période de 10 à 15 ans avec les économies d’énergie générées.

a savoir

Au niveau de la performance énergétique, l’enjeu est aussi de savoir de quelle référence sera prise en compte sur la fixation des seuils de la RE 2020 étant donné que le logement collectif bénéficie encore aujourd’hui d’une dérogation à la RT 2012 pour la consommation d'énergie primaire à un maximum de 57 kWh/m² par an en moyenne (au lieu de 50 kWh/m²), sur les 5 usages principaux (chaleur, eau chaude, ventilation, éclairage, froid).

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