Le marché de la délégation d’assurance emprunteur peine toujours à décoller !

Le marché de la délégation d’assurance emprunteur peine toujours à décoller !

Meilleurtaux n’observe cette année que 20% de demandes de délégations dont 12% en loi Hamon et seulement 8% en loi Bourquin...

Le marché de la délégation d’assurance emprunteur peine toujours à décoller !
Crédit photo © Reuters

Depuis des mois, les Français profitent à plein des taux d’intérêt immobiliers très bas, que ce soit une pour une première acquisition, un nouveau projet résidentiel, un investissement locatif ou dans le cadre d’une renégociation de crédit. Le contexte reste d’ailleurs idéal puisque les taux restent à leur meilleur niveau depuis cet été. Il y a par contre un domaine où les emprunteurs restent frileux, celui de l’assurance emprunteur, pourtant générateur d’importantes économies en faisant jouer la concurrence.

Lorsqu’on souscrit un emprunt immobilier, deux possibilités s’offrent à vous en matière d’assurance. La première, fortement encouragée par la banque prêteuse, est de souscrire une assurance groupe. La deuxième est de demander une délégation d’assurance (sous réserve de justifier des garanties équivalentes), ce qui permet de bénéficier de tarifs largement inférieurs.

Loi Hamon et loi Bourquin

Il est actuellement possible de changer d’assurance dans les 12 premiers mois suivant la souscription de son emprunt (loi Hamon) ou ensuite chaque année, à la date anniversaire du contrat (loi Bourquin). Or, peu d’emprunteurs activent cette deuxième opportunité, par méconnaissance du dispositif, peur de la complexité administrative ou à cause du flou qui peut subsister sur la date anniversaire à prendre en compte. Dans la pratique, nombreux sont les emprunteurs à opter pour l’assurance de la banque par gain de temps lors de la signature et à laisser courir ensuite. C’est d’ailleurs un argument facilement mis en avant par les banques : «Vous aurez ensuite le temps de changer d’assurance… ».

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Méconnaissance du dispositif

Le courtier en emprunts immobiliers Meilleurtaux constate ainsi que ce marché de la délégation d’assurance emprunteur ne décolle toujours pas. En 2017, seulement 15% des contrats d’assurance emprunteur de prêts immobiliers ont été souscrits auprès d’assureurs alternatifs à la banque (source Fédération Française de l’Assurance). Cette année, un éveil des clients avait été observé en janvier avec la médiatisation de la possibilité de résiliation annuelle mais il est vite retombé. Meilleurtaux n’observe cette année que 20% de demandes de délégations dont 12% en loi Hamon et seulement 8% en loi Bourquin. « La majorité des clients ne se renseignent même pas sur l’assurance-emprunteur », regrette le président de Meilleurtaux, Hervé Hatt. Il estime qu’il faudra attendre 3 à 4 ans pour assister à un véritable changement de comportement de la part des emprunteurs.

Du simple au triple

Or même si les banques ont fait certains efforts sur leurs tarifs ou sur la qualité des garanties proposées, les différences de prix restent souvent très importantes par rapport aux offres des assureurs alternatifs et peuvent varier du simple au triple pour le même profil. Meilleurtaux cite l’exemple d’un couple de 38 ans en bonne santé (dont une personne est fumeur), qui emprunte 200 000€ sur 20 ans. Avec une assurance groupe à 0,36% (à 50% pour les deux personnes), son coût atteint 14 400€. Pourtant, ce couple peut obtenir une assurance déléguée à 0,15% qui ne lui coûtera que 6 000€, soit une économie de 8 400€. Autre exemple, un célibataire de 30 ans (non fumeur) qui emprunte 120 000 € pourra obtenir une assurance déléguée à 0,09% contre 0,27% dans sa banque, soit un coût de seulement 2 160 € contre 6 480 €.

Un petit taux pour une grosse différence

Il faut en effet rappeler que les intérêts d’un emprunt immobilier sont calculés sur le capital restant dû alors que l’assurance emprunteur porte généralement sur le capital global. Voilà pourquoi une petite différence de taux d’assurance peut avoir des conséquences financières importantes. Voilà aussi pourquoi il vaut mieux porter davantage d’attention au choix de son assurance que de chercher à gagner 0,1% sur le taux de son emprunt si on veut vraiment optimiser le coût global de son crédit.

a savoir

Vous avez aussi la possibilité de changer d’assurance emprunteur à l’occasion d’un rachat de crédit. L’assurance sera résiliée automatiquement lors du remboursement du crédit et il faudra donc joindre le nouveau contrat d’assurance à la banque qui refinance l’emprunt initial.

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