Privatisations : les particuliers vont-ils suivre ?

Privatisations : les particuliers vont-ils suivre ?
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Bercy a annoncé la prochaine privatisation de la FDJ, d’ADP et d’Engie et veut faire participer les particuliers. Mais l’actionnariat individuel est en perte de vitesse.

Privatisations : les particuliers vont-ils suivre ?
Crédit photo © Reuters

Une vague de privatisations se prépare. Dans un entretien aux Echos, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a confirmé la cession prochaine de titres de l’Etat dans les groupes ADP, FDJ et Engie.

L’exécutif veut notamment profiter de cette occasion pour relancer l’actionnariat populaire. Inciter les Français à sortir des placements totalement sécurisés pour soutenir les entreprises est en effet un objectif affiché par le gouvernement depuis l’an passé.

Reste à savoir si, en dépit de la campagne de communication à venir, les Français suivront car l’actionnariat individuel est en perte de vitesse.

Des statistiques peu favorables

Refroidis par la crise et des privatisations passées dont les performances n’ont pas toujours été à la hauteur des attentes, les particuliers se sont détournés des actions ces dernières années. Et lorsqu’ils consentent de nouveau à les regarder, beaucoup passent désormais par la porte de la gestion collective (par exemple via des unités de compte au sein de contrats d’assurance-vie).

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A cet égard, le PEA est un bon baromètre de l’intérêt des épargnants pour la détention d’actions en direct. Certes, le nombre de plans recensés par la Banque de France a légèrement augmenté au dernier trimestre 2017 (4,24 millions contre 4,07 millions trois mois plus tôt). Mais il faut rappeler que le nombre de plan était encore de 4,8 millions fin 2014… et de 7 millions fin 2007. Ainsi en 10 ans, le taux de détention est passé de 14,7% à 8%.

Quant aux encours du PEA, s’ils se sont redressés récemment gagnant par exemple 17% entre juin 2016 et décembre 2017, ils ont surtout bénéficié de la reprise des marchés (sur la même période, le CAC 40 a gagné 27%).

Un investissement productif ?

Soulignons enfin que ces opérations de privatisation se feront via la cession de titres détenus par l’état. Autrement dit, les souscriptions ne viendront pas soutenir les fonds propres des entreprises en question. Elles renforceront la trésorerie de l’Etat.

Alors que le gouvernement promeut l’investissement en actions en martelant qu’il est un moyen de soutenir le développement des entreprises, il ne sera pas aisé de présenter ces privatisations comme des investissements productifs.

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