Les prix de l’immobilier peuvent-ils résister à un nouveau confinement ?

Les prix de l’immobilier peuvent-ils résister à un nouveau confinement ?
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D'après les notaires, l’épisode Covid, même s’il est loin d’être terminé, n’a pour l’instant pas été suffisamment durable pour impacter significativement les mentalités et donc les prix...

Les prix de l’immobilier peuvent-ils résister à un nouveau confinement ?
Crédit photo © Espaces Atypiques

Un reconfinement aurait-t-il de nouvelles répercussions sur le marché immobilier français ? Pour l’instant, force est de constater que la crise sanitaire est loin d’avoir bouleversé les tendances, l’immobilier résidentiel français ayant montré une insolente résilience. « L’immobilier reste plus que jamais une valeur refuge. Nous le constatons une fois de plus en cette période incertaine », soulignent les notaires dans leur dernière note de conjoncture.

Volumes amputés

Bien sûr, les volumes de transaction de 2020 seront globalement ceux d’une année amputée des deux mois de confinement. Les notaires évoquent un niveau d’environ 900.000 ventes après le record supérieur à 1 million de 2019, sachant qu’ils anticipent une stagnation des volumes jusqu’à la fin de l’année. Quant à la reprise de la croissance des volumes, elle ne pourrait intervenir qu’au printemps prochain à la faveur de différents paramètres qui sont encore très incertains : rattrapage économique et une crise sanitaire sous contrôle…

En attendant, les notaires observent une courbe des prix indifférente à ces variations de volumes. « Les prix évoluent en effet avec retard aux variations de volumes et seule une forte et pérenne variation à la baisse du nombre de transactions impacterait les prix », expliquent les notaires. Il semble en effet que l’épisode Covid, même s’il est loin d’être terminé, n’a pour l’instant pas été suffisamment durable pour impacter significativement les mentalités et donc les prix. « Seules des conséquences économiques majeures et persistantes seraient susceptibles de le faire », ajoutent les notaires. Il s’agit notamment de la montée du chômage et de tous les facteurs psychologiques liées aux craintes d'une dégradation de sa situation financière.

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Le boom des maisons

En France métropolitaine, l’évolution des prix constatée par les notaires au deuxième trimestre 2020 (sur la base des promesses de ventes) se poursuivrait jusqu’en octobre 2020, à un rythme plus soutenu sur le marché des appartements à +2,1% (contre +1,8 % au deuxième trimestre 2020) et encore davantage sur celui des maisons à +2,6% (contre +1,4% au deuxième trimestre 2020), très appréciées cette année pour leur coin de verdure.

Paris reste un marché de pénurie

En Île-de-France, les indicateurs avancés sur les avant-contrats des Notaires du Grand Paris, anticipent une poursuite globale, voire une accentuation des tendances haussières d’ici octobre. Une hausse annuelle de 6,6% est attendue à Paris, ce qui fixerait le prix au m² à 10.860 € en moyenne. Mais, l’augmentation des prix s’accentuerait pour les appartements comme les maisons en Petite Couronne et pourrait avoisiner 9%. Enfin, la Grande Couronne connaîtrait désormais des hausses proches voire supérieures à celles de la Capitale (+6,1% pour les appartements et surtout +7,6% pour les maisons). Les notaires observent pourtant une baisse de la demande à Paris avec en moyenne 5 acquéreurs pour 1 offre de vente contre le double auparavant. Bien que moins déséquilibré, ce rapport entre l’offre et la demande caractérise donc toujours un marché de pénurie, d’autant que les notaires constatent une évolution de la psychologie des vendeurs, ces derniers ayant moins de prétentions et se montrant moins exigeants.

En province, les projections des notaires issues des avant-contrats anticipent une poursuite de la hausse des prix, voire une accélération du rythme haussier en maisons. À fin octobre 2020, les évolutions trimestrielles seraient de l’ordre de +1,5% en appartements et de +2,5% en maisons.

Des taux bas, mais pas pour tout le monde

Cette résistance des prix, bien que variable selon les régions, reste bien sûr étroitement liée au niveau très bas des taux d’intérêt d’emprunt qui devrait se poursuivre encore un bon moment compte tenu des politiques monétaires accommodantes face à la crise économique et l'endettement public abyssal. Des conditions d’emprunt qui restent cependant réservées à des profils de plus en plus triés sur le volet.

Le durcissement des conditions d’accès au crédit édicté par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) provoque en effet une nette hausse des refus bancaires. Le courtier en prêts immobilier Cafpi observe par exemple un taux de refus de 14% cette année contre 10% en 2019 mais constate aussi une augmentation du nombre de dossiers abandonnés par les clients, qui, ne répondant pas aux exigences des banques, jettent l’éponge ou diffèrent leur projet d’acquisition.

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