Le vent commencerait-t-il à tourner sur le crédit immobilier ?

Le vent commencerait-t-il à tourner sur le crédit immobilier ?
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Le courtier Vousfinancer observe actuellement certains signes qui marquent une évolution du comportement des banques avec un durcissement global des critères d’octroi des prêts.

Le vent commencerait-t-il à tourner sur le crédit immobilier ?
Crédit photo © Reuters

La baisse des taux d’emprunts immobiliers semble cette fois interrompue. Le courtier Vousfinancer observe actuellement certains signes qui marquent une évolution du comportement des banques avec des premières légères hausses de taux et un durcissement global des critères d’octroi des prêts. Reste à savoir si ce n’est qu’un changement temporel propre à la fin de l’année ou si cela se poursuivra en 2020…

Des hausses à relativiser

Il convient d’ailleurs de relativiser car Vousfinancer note que ces premières remontées de taux observées début novembre, de 0,05% à 0,15%, ne concernent souvent que certaines durées (longues) ou profils (à faibles revenus) et sont même parfois accompagnées de baisses sur d’autres typologies d’emprunteurs, en fonction des profils ciblés par les banques en question. Une banque nationale a néanmoins remonté ses taux de 0,10%, mais elle reste parmi celle qui propose les taux les plus bas. A l’inverse, d’autres banques poursuivent leurs baisses ce mois-ci.

« En cette fin d’année, si les banques accordent toujours des taux record aux profils qu’elles souhaitent capter, comme elles ont dépassé leurs objectifs de production de crédits, certaines sont plus restrictives pour les profils considérés comme moins rentables pour elles à ce niveau de taux. On observe ainsi les premières remontées de taux », explique Jérôme Robin, directeur général de Vousfinancer.

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Des moyennes de taux globalement stables

Globalement, la tendance reste cependant à la stabilité avec des taux moyens qui se maintiennent à 1,05% sur 15 ans, 1,25% sur 20 ans et 1,45% sur 25 ans. Toutes les régions ne sont pas non plus logées à la même enseigne et le courtier Emprunt Direct observait encore fin octobre de nouveaux records de taux en Ile-de-France sur certaines catégories de dossiers.

« Le cycle de baisse des taux s’est pour l’heure interrompu. Le début du deuxième temps fort de l’année immobilière avait été marqué par de nouvelles décotes à l’attention de certains types d’emprunteurs, initiées notamment par des banques désireuses d’être proactives en matière de crédit à l’habitat. Mais ces banques ont ce mois-ci réajusté à la hausse leurs grilles, alors même que leurs concurrentes ont opté pour le statu quo en ne modifiant pas en profondeur leurs barèmes. Dans notre baromètre de novembre, les taux restent ainsi proches de leurs niveaux planchers, mais avec des conditions légèrement moins favorables qu’en octobre », souligne Alban Lacondemine, président fondateur d’Emprunt Direct.

Durcissement des critères d’octroi

Concernant les critères d’octroi des crédits, qui avaient été nettement assoupli tout au long de l’année, le constat semble plus tranché. En cette fin 2019, près de 95% des courtiers Vousfinancer ont le sentiment que les banques ont durci leurs conditions d’octroi de crédit (contre 64% l’an dernier à la même période) et pour la majorité d’entre eux, c’est sur l’apport que les banques sont actuellement les plus strictes. Juste retour des choses ? Il faut en effet souligner que les niveaux d'apport personnel n'avaient jamais été aussi bas que ces derniers mois...

« En cette fin d’année, nos courtiers constatent qu’ils ont des difficultés accrues à financer certains profils d’emprunteurs, considérés comme plus risqués ou moins rentables : essentiellement les financements à 110%, c’est-à-dire incluant le montant du bien ainsi que l’ensemble des frais, et les revenus inférieurs à 30.000 € par an. Certaines banques refusent ces profils, mais pas toutes heureusement ! Nous avons donc encore des solutions pour ces profils, souvent primo-accédants, qui veulent eux aussi profiter du contexte de taux bas pour devenir propriétaires », explique Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.

a savoir

La remontée progressive des taux obligataires est un autre signe qui pourrait inciter les banques à arrêter leur course aux taux immobiliers de plus en plus bas et à rehausser les barèmes. Depuis son plus bas autour de -0,4% fin septembre, le rendement des OAT à 10 ans est pratiquement revenu à 0 fin octobre et reste actuellement légèrement négatif à -0,1%.

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