Toulouse réfléchit à encadrer ses loyers

Toulouse réfléchit à encadrer ses loyers

Comme à Paris, les professionnels de l’immobilier tirent déjà la sonnette d’alarme face à l’application éventuelle de ce dispositif...

Toulouse réfléchit à encadrer ses loyers
Crédit photo © Reuters

De retour à Paris depuis le 1er juillet, l’encadrement des loyers suscite actuellement la réflexion des élus de Toulouse. Le maire de la ville rose, Jean-Luc Moudenc, réunit à partir de ce lundi 15 juillet un groupe de travail sur cette question.

Des prix en nette hausse

Il faut dire que Toulouse a vu les prix de son marché immobilier progresser régulièrement ces dernières années (+6% en 2018 et +16% sur 5 ans) même si le m² reste encore relativement abordable pour une grande ville (un peu plus de 3.000 € le m² en moyenne pour les appartements). Quant aux loyers, ils se situent entre 12 et 13 € du m² avec une progression moyenne de 2% par an sur la période 2000-2018 selon l’observatoire Clameur.

Sonnette d’alarme

Comme à Paris, les professionnels de l’immobilier tirent déjà la sonnette d’alarme face à l’application éventuelle de loyers encadrés à Toulouse. « Il est important d’aller au-delà des apparences et d’analyser l’impact de cette mesure sur l’ensemble du marché locatif comptant également les acteurs clés que sont les propriétaires et les investisseurs », souligne Brice Cardi, Président du réseau d’agences immobilières L’Adresse.

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Effet pervers ?

L’Adresse alerte sur des conséquences liées à la baisse de la rentabilité des locations déjà évoquées par les professionnels à Paris lors de la première phase d’encadrement des loyers de 2015 à 2017 mais difficilement mesurables. Avec des loyers plafonnés, les propriétaires pourraient être poussés à réduire leurs investissements, en premier lieu la réalisation de travaux de rénovation, amenant alors davantage de vétusté dans les logements. Certains pourraient aussi décider de se séparer de leur locataire pour mettre leur bien en vente : « nous estimons la baisse des biens disponibles sur le marché locatif à 10% environ », redoute Jean-Emmanuel Bourgoin, directeur de l’agence L’Adresse à Toulouse (plus de 700 lots en gestion).

Location saisonnière de courte durée

Selon lui, le seul marché qui profiterait de cette mesure, si elle est mise en place, serait celui de la location saisonnière de courte durée. « Déjà monnaie courante sur le marché toulousain car plus rentable, surtout lorsque cela échappe au contrôle de la collectivité, elle pourrait se densifier encore et faire disparaître de nombreux biens de l’offre locative », estime le professionnel.

A SAVOIR

Toulouse est un marché très disparate au niveau architectural, ce qui peut faire varier les prix de l’immobilier du simple au double dans un même quartier (de 2.250 à 4.500 € du m²).

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