« Donner du sens à son épargne, un pari gagnant ? »

« Donner du sens à son épargne, un pari gagnant ? »
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Stéphanie Allory, directrice de l'offre financière et des études patrimoniales de l'UFF.

« Donner du sens à son épargne, un pari gagnant ? »
Crédit photo © UFF

Véritable tendance de fond dans le domaine de l’épargne, l’investissement socialement responsable (ou ISR) repose sur des gestions qui intègrent trois piliers majeurs : l’Environnement, le Social, la Gouvernance des entreprises (critères dits « ESG »).

Concrètement, les gérants de ces fonds analysent, sous un angle extra-financier, les entreprises dans lesquelles ils investissent : les indicateurs financiers classiques sont alors complétés par des critères de choix telles que la transparence dans la publication des données, l’égalité femmes/hommes dans la représentation aux Comités de Direction et/ou dans les salaires, la politique environnementale de l’entreprise, etc.

Gestions ISR

Il existe plusieurs façons de procéder : retenir pour la sélection du fonds les meilleures entreprises dans chaque secteur d’activité (approche Best In Class), exclure des secteurs spécifiques d’activité (charbon, armement…), ou encore sélectionner des entreprises ayant un impact positif et mesurable sur l’environnement, l’emploi ou d’autres thématiques.

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Si le vocabulaire peut varier d’une société de gestion à l’autre, les gestions dites « ISR » sont généralement celles bénéficiant d’un label d’Etat, qui remplissent un cahier des charges précis. Le label garantit ainsi la qualité des processus de sélection, gage de fiabilité et de transparence pour l’épargnant.

Des fonds tournés vers l’avenir

Tout d’abord, investir dans ces fonds permet de donner du sens à son épargne : orienter son argent vers des fonds vertueux sur les aspects environnementaux ou sociaux.

Ensuite, les fonds ISR donnent accès aux tendances économiques de long terme. En effet, la sélection sur ces critères amène les gérants à s’adresser à des entreprises dynamiques, tournées vers le futur et ayant réalisé une cartographie précise de leurs opportunités de développement et de leurs risques.

Enfin, ces fonds n’affichent pas forcément moins de volatilité (ampleur des variations des cours) mais ils montrent généralement plus de résilience que les fonds gérés sans ces critères. La chute boursière du mois de mars a confirmé cette tendance. Les fonds responsables ont également bien profité de la remontée des marchés. Les investisseurs sont de plus en plus convaincus que les entreprises les plus soucieuses du respect de l’environnement, de l’éthique ou des droits des travailleurs connaîtront à terme une croissance plus forte et une rentabilité meilleure que leurs concurrentes.

Performance financière

Il est important de rappeler qu’un processus d’investissement responsable n’oublie pas la performance financière. Les critères financiers restent aussi exigeants, mais des critères extra-financiers sont appliqués. Il s’agit en quelque sorte d’un double filtre.

De cette manière, la gestion vise à éliminer des risques supplémentaires. En effet, la sélection d’entreprises au travers de critères ESG permet d’éliminer les plus mauvais élèves en termes d’environnement, d’aspects sociaux ou de gouvernance (notamment la transparence sur ce dernier aspect) et donc d’éviter d’être investi dans des entreprises qui sont susceptibles de connaître des controverses.

Une pertinence renforcée dans le contexte « post-COVID »

La crise actuelle est à observer attentivement de ce point de vue car c’est la première grande crise que nous traversons avec ce niveau de maturité sur l’ISR. Il est très intéressant de voir que de manière générale, ce type d’investissement apporte de la résilience dans les portefeuilles.

La crise a révélé une prise de conscience collective dans la responsabilité sociale et sociétale avec la participation de l’ensemble des acteurs à l’effort collectif d’urgence sanitaire, des ajustements de la répartition de la perte de valeur économique provoquée par le choc économique (rémunération des dirigeants, politiques de dividendes, sauvegarde de l’emploi, facilités de paiement aux fournisseurs, etc…) et également l’appui des régulateurs et des autorités dans un juste équilibre des intérêts des différentes parties prenantes. En parallèle, la crise a démontré l’importance de la prise en compte de l’environnement, à la fois ressource essentielle mais dont l’équilibre est précaire. Ces fonds comportent également des risques, il convient donc de faire un bilan précis avec un conseiller avant tout investissement.

En conclusion, loin du seul effet de mode, cette catégorie de fonds démontre tout son intérêt pour l’avenir.

©2020-2024
L'Argent & Vous
Stéphanie Allory

Le parcours de Stéphanie Allory

Directrice de l’offre financière, UFF

Stéphanie Allory est Directrice de l’Offre Financière de la société de conseil en gestion de patrimoine UFF depuis 2018 et du département des études patrimoniales depuis 2020. Stéphanie Allory débute sa carrière en tant que Chef de produit junior chez OK Assurances (AGF Assurances) en 2001, puis devient Chargée des partenariats e-business chez Arcalis l’année suivante. Elle intègre ensuite Oradea Vie en 2002 où elle est successivement Chargée de développement CGPI pour les régions Nord et Est (2002-2005), Chargée de développement grands comptes (2005-2008), puis Responsable du développement grands comptes (2008-2012). En 2012, elle intègre SOGECAP (Groupe Société Générale) en tant que Responsable des relations avec SG Private Banking au sein de l’Ingénierie Patrimoniale puis Responsable du marketing épargne.

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